Apporter des réponses aux causes des colères agricoles, pas bloquer ni affamer le pays
Les racines du mal-être agricole sont bien identifiées et combattues par la Confédération paysanne depuis le début : le manque de revenu, la mise en concurrence permanente par le libre-échange, l'inadaptation des politiques sanitaires en élevage, la défense et le partage du foncier face à la prédation des énergéticiens, des financiers et des spéculateurs, l'absence de protection face aux risques climatiques et l'insuffisance d'accompagnement pour les pratiques agro-écologiques.
La colère agricole est profonde et la Confédération paysanne porte des solutions structurelles pour sortir de l'impasse. Aucune ferme ne doit rester sur le carreau. Nous sommes les seuls à vouloir stopper le plan de liquidation des fermes et installer des paysannes et paysans nombreux. Les seuls qui prennent à bras le corps les défis démographique, alimentaire, social et écologique qui s'imposent au monde agricole.
En octobre, nous avons mené des actions contre Lactalis, suite à leur décision de cesser unilatéralement des collectes de lait, pour exiger de la régulation afin de protéger le revenu paysan. Notre mobilisation du 17 octobre devant l'Assemblée nationale pour défendre la protection sociale des paysan·nes (retraites et droits sociaux) fait partie intégrante de notre combat pour le revenu paysan. Notre revendication première est la mise en place immédiate de prix rémunérateurs garantis qui couvrent nos coûts de production, la rémunération de notre travail et le financement de notre protection sociale.
Plutôt que de bloquer des infrastructures publiques et de s'attaquer aux personnels des administrations, nous ciblons les vrais responsables : les décideurs politiques et syndicaux qui continuent de prôner le libéralisme et la course à la compétitivité, dans le seul intérêt de la finance et des multinationales comme Lactalis et des grands énergéticiens, tel que Total.
De nouvelles mobilisations ont débuté ce 5 novembre avec le démarrage à Morlaix et Rodez d'opérations de « stickage » contre la réforme assurantielle sur les aléas climatiques. Elles vont se poursuivre avec une semaine d'actions contre le Mercosur* à partir du 12 novembre et contre l'accaparement des terres agricoles par les énergéticiens les 18 et 23 novembre.