Les inégalités de revenus se creusent. Jusqu’à quand ?
Globalement, malgré la baisse constante du nombre d'éleveurs, l'élevage hors granivores se porte de plus en plus mal avec, par exemple, des revenus de 17 100 euros en bovins viande. Par ailleurs, la baisse du prix du lait, conjuguée au prix élevé des céréales et aux disparités dans la répartition des aides, a encore fait baisser les revenus des éleveurs en bovins lait (24 700 euros par actif). Sauver l'élevage ne peut plus être une simple priorité des discours politiques. Elle doit l'être dans les actes.
Dans les autres secteurs, on note la chute des revenus en viticulture. La situation y est très contrastée mais la baisse est en moyenne de 3% par an depuis 10 ans. En horticulture, bien que stables, les revenus sont toujours inférieurs de 50% au revenu moyen. Pour l'arboriculture fruitière, on observe une légère hausse des revenus, mais qui résulte d'une baisse des emplois (-35% entre 2000 et 2010) et des surfaces (-17%). Cela ne signifie donc en rien une amélioration de la situation du secteur.
Aujourd'hui, le ministre de l'Agriculture a un levier majeur entre les mains : la Politique agricole commune de demain va se décider dans ses bureaux. Il a les moyens et le pouvoir de redistribuer les aides ! On ne peut plus laisser des paysans abandonner leurs fermes les uns après les autres. Aucun prétexte de croissance, de concurrence ou autre ne doit venir justifier la disparition des uns au profit des autres.
NB : Les revenus des comptes de l'agriculture sont avant impôts et ne concernent que ceux dont la marge brute standard est supérieure à 25 000 euros, ce qui exclut donc les petites fermes.