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SEMENCES
30.09.2013

Semences : Le double langage de la France ?

La cinquième réunion du Comité Directeur du Traité International de l'ONU* sur les Semences s'est achevée samedi avec le vote d'une résolution appelant les États à appliquer et soutenir les droits des agriculteurs de conserver, utiliser, échanger et vendre leurs semences, de protéger leurs savoirs, de bénéficier du partage des avantages et de participer aux décisions nationales.

Après avoir rappelé l'énorme contribution des agriculteurs à la conservation et au développement des ressources phytogénétiques, la résolution du comité directeur accueille aussi favorablement la participation des organisations paysannes et de la société civile à ses travaux. En reconnaissant que les brevets et certificats d'obtention végétale peuvent « interagir » avec les droits des agriculteurs, elle avoue à mots cachés qu'ils s'y opposent dans de nombreux pays.

Cette résolution est en contraste flagrant avec les lois françaises qui interdisent ou taxent les semences de ferme, criminalisent les échanges de semences entre agriculteurs et refusent toute commercialisation de semences paysannes qui ne correspondent pas aux standards des semences industrielles. La France aurait-elle deux positions : un affichage éthique dans les enceintes de l'ONU* et un soutien sans faille à l'industrie des semences contre les semences de ferme et paysannes sur son territoire national ?

L'invitation du représentant de l'Interprofession des semenciers (GNIS) à se joindre à la délégation du gouvernement français à Oman, alors que la Confédération paysanne qui y portait la parole de La Via Campesina n'a pu y assister qu'en tant qu'observateur, donne une indication claire des choix politiques actuels. La Confédération paysanne espère qu'il ne s'agit là que des derniers restes de malheureuses habitudes du passé et que le gouvernement français va s'empresser de suivre sur son territoire la résolution qu'il a approuvé à Oman.

Avec la loi ou en y désobéissant, la Confédération paysanne continuera à appliquer concrètement les droits des agriculteurs sur leurs semences. Il s'agit de la première marche de l'agroécologie paysanne et de la souveraineté alimentaire.

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