PAC / Aides couplées fruits et légumes : Manger des fruits et légumes, oui, mais en boîte !
L'enveloppe et la destination qui en est prévue dénote donc un incompréhensible désintérêt politique pour ces productions. La Confédération paysanne revendique depuis des années la mise en place d'une aide couplée pour les fruits et légumes, plafonnée à 5 ha en arboriculture et 3 ha en maraîchage, afin de toucher le maximum de producteurs dont le plus grand nombre travaille sur des petites surfaces.
Alors qu'on nous martèle qu'il faut consommer cinq fruits et légumes frais par jour, on ne soutient pas la capacité de ces fermes diversifiées à produire une alimentation en cohérence avec les politiques de santé. A contrario, parier sur le seul secteur des fruits transformés avec l'argent public, c'est subventionner l'industrialisation !
Les fermes diversifiées productrices de fruits et légumes satisfont nombres d'enjeux attendus par la société : maillage territorial, pratiques agronomiques souvent plus respectueuses de l'environnement, qualité des produits, diversité de l'offre... Ces fermes, c'est aussi 21% de la main-d'œuvre agricole et de nombreuses installations ! Le ministère est donc bien loin de favoriser l'emploi avec ce type de décisions.
La Confédération paysanne laisse les consommateurs, contribuables, et producteurs évaluer les priorités que le ministère de l'Agriculture et de l'Agroalimentaire affiche en choisissant de ne doter que les productions en fruits à destination de l'industrie. L'absurdité de cet arbitrage est révélatrice d'une vision pour l'avenir de l'agriculture : fournir de la matière première bon marché pour les industries agro-alimentaires et pour l'export, au détriment des paysans et de leur capacité de produire une alimentation saine et suffisante pour les consommateurs. La Confédération paysanne refuse de participer à cette mascarade.
Vous trouverez ci-joint la lettre envoyée au ministère de l'Agriculture expliquant notre refus de participer à la réunion du 6 novembre.