Semences, OGM et chaîne alimentaire : Le Parlement européen ne doit pas brader notre alimentation

Ces textes, particulièrement dangereux, généralisent les « auto-contrôles sous contrôles officiels ». Ce qui se prépare, c'est en fait la privatisation du système de contrôle public non seulement des semences, de la santé animale et végétale, mais aussi de toute la chaîne alimentaire. Sans contrôle public, l'agro-industrie devra se contrôler elle-même : c'est ce qui a permis à l'entreprise Spanghero de commercialiser des lasagnes contenant de la viande de cheval à la place de bœuf. Mais les méfaits de ce paquet législatif ne s'arrêteraient pas aux scandales alimentaires : les petits artisans et paysans qui ne pourront pas respecter les normes et le coût de ces auto-contrôles faits sur mesure pour l'agro-industrie, seront éliminés.
Au même moment, la Commission et le Conseil se concertent sur la meilleure manière pour l'Europe d'autoriser les OGM refusés par la majorité des citoyens et des États. Un rapport très favorable à une utilisation accrue des pesticides et des biotechnologies brevetées en agriculture vient d'ailleurs d'être validé.
Pour la Confédération paysanne le Parlement européen, qui sera élu en mai devrait empêcher les cultures de plantes génétiquement modifiées, refuser l'ouverture du marché aux semences brevetées, et informer clairement le consommateur sur toutes les manipulations génétiques des plantes. Il est urgent que les instances européennes reconnaissent enfin le droit des paysans et des jardiniers d'échanger leurs semences, et ouvrent largement le marché des semences à toute la biodiversité disponible sans la contraindre par les normes imposées par l'industrie.