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OGM
21.08.2014

Un été contre les VrTH

A Thouarcé (Maine-et-Loire), le 21 juillet

Les OGM interdits de culture en France, leurs promoteurs tentent de disperser des formes transgéniques proches, obtenues par mutagénèse, les variétés rendues tolérantes aux herbicides. Cet été, la Confédération paysanne et ses alliés informaient paysans et grand public sur l'entourloupe.

Le 21 juillet, une trentaine de manifestants se réunissait devant les locaux de la société coopérative agricole de pays de la Loire (CAPL), à Thouarcé (Maine-et-Loire). L'objectif de ces paysans (Confédération paysanne, Gab 49, Civam*) et faucheurs volontaires : dénoncer la présence, dans le catalogue de la coop, de colza Veritas CL, variété rendue tolérante aux herbicides (VrTH), produite par mutagénèse, soit un OGM qui ne dit pas son nom.

Le directeur, un administrateur et un agronome de la société ont reçu une délégation du collectif.  Mais difficile de réconcilier les deux positions. « La présence du colza sur le catalogue n'est effectivement pas illégale » (1), explique Julien Rousselot, au nom du collectif. «Mais dans un passé récent, la loi a autorisé d'autres types d'OGM aujourd'hui refusés. Sans rendre la CAPL responsable ou coupable de quoi que ce soit, nous tenions juste à lui rappeler qu'elle a un rôle d'informations à jouer auprès de ses adhérents, en tant qu'acteur de la filière. »

Pour la coopérative, la présence de ce type de colza n'aurait concerné en 2013 que 20 ha de semence en Anjou, correspondant à la volonté d'un adhérent. Il n'y aurait pas de commandes du même type cette année.  Le collectif demande cependant à la CAPL d'organiser un débat interne avec ses adhérents sur la présence de ces semences au catalogue.

Le même jour, une autre vingtaine de militants s'introduisait dans les locaux de Dijon-Céréales, à Longvic (Côte-d'Or). Dans une ambiance tendue, le groupe a pu se rendre au dépôt de semences et l'inspecter. « Aucun sac de  semence de colza muté Clearfield n'a été trouvé, mais ils sont faciles à cacher puisqu'un sac de 10kg suffit pour semer 5 hectares !», témoignent les militants.  S 'en suivie une longue discussion, devant les médias, avec des responsables de Dijon-Céréales. Là aussi, argument principal: « Tout ce que nous faisons est légal ». Au niveau de la coopérative, 20 ha de colza  Clearfield avait été semés en 2013, mais difficile de savoir ce que ce colza est devenu... Un paysan faucheur volontaire : « Nous avons eu aussi confirmation qu'il y avait bien des variétés Clearfiel sur leur plate-forme de Fromenteau. Ils semblent tomber des nues quand on leur parle de risques pour les parcelles voisines bio, avec dissémination  par les flux de pollen et par les graines tout au long de leur circuit. Quant aux risques de résistance des plantes adventices, du colza  lui-même et des autres crucifères, ils nous disent en être conscients et  prennent toutes les mesures nécessaires. Mais lesquelles ? Mystère... Nos arguments les ont bien embarrassés. »

Quelques jours plus tard, c'est une cinquantaine de paysans et sympathisants qui investissait le pont de l'île de Ré, à l'initiative de la Confédération paysanne de Charente-Maritime. L'occasion de discuter avec le public et la presse, puis avec la Direction départementale des territoires et de la mer, en portant les revendications du syndicat : le colza rendu résistant à un herbicide doit subir le même sort que le colza OGM Round'up Ready, aucune autorisation de culture en raison du danger inévitable de dissémination des gènes de tolérance aux herbicides. La loi permet au gouvernement de le faire en urgence : qu'attend-il ? Les VrTH, eux, n'attendent pas : 2 nouvelles variétés de colza et 12 de tournesol étaient inscrites ces derniers mois aux catalogues européens des espèces et variétés...

 

Benoît Ducasse

(1) in La Nouvelle République

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