Pesticides : L’alimentation en question
Les firmes en question, outre les habituelles dénégations quant à la dangerosité des pesticides, défendent leur business en soulignant le rôle de ces produits dans la production abondante d'une alimentation à bas prix. Ce raisonnement occulte que les coûts induits pour la collectivité par ce mode de production explosent : dépollution, santé publique, chômage… Ce qu'économise le « consommateur », le contribuable le paye au centuple.
Les pouvoirs publics restent manifestement aveugles à cette réalité, convaincus que la logique de « compétition » – et les pesticides qui vont avec – doit organiser la production agricole et alimentaire. Ainsi la généralisation des modes de production sans pesticides, économes en coûts induits pour la collectivité, est limitée par la concurrence des prix artificiellement bas des productions utilisatrices de pesticides.
La société doit se saisir de ce débat : la sortie des pesticides n'est pas qu'une affaire de paysans qui, même s'ils en sont les premières victimes, sont souvent pris dans des logiques technico-économiques inextricables dont la responsabilité est partagée. La Confédération Paysanne lancera en 2016 un vaste débat citoyen sur l'alimentation et l'agriculture, afin de choisir et d'imposer, enfin, des politiques agricoles et alimentaires d'intérêt général.