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CAMPAGNES SOLIDAIRES
19.06.2017

Un pacte pour éviter de nouvelles crises sanitaire et relancer la filière du foie gras

Tous les mois découvrez un article de Campagnes Solidaires. Ce mois-ci, un article sur le pacte de lutte contre l'influenza aviaire et la relance de la filière foie gras.



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Le 13 avril, toutes les organisations professionnelles agricoles syndicales ont signé un pacte, proposé par le ministre de l'Agriculture, de lutte contre l'influenza aviaire et de relance de la filière foie gras.

Juste avant son départ, notre ancien ministre de l'agriculture, Stéphane Le Foll, a proposé la signature d'un pacte de lutte contre l'influenza aviaire et de relance de la filière foie gras a 32 organisations nationales. Toutes les organisations professionnelles agricoles syndicales l'ont signé le 13 avril. La Confédération Paysanne a participé activement aux réunions de préparation de ce texte  et a signé le pacte pour continuer à faire entendre la voix des petits élevages de palmipèdes.

Le 4 mai , par communiqué, le ministère de l'Agriculture annonçait la fin sanitaire de la crise de grippe aviaire commencé le 1er décembre 2016 dans le Tarn.
C'est maintenant, par le plan d'action du pacte que nous pouvons sortir la filière volaille (palmipèdes et gallinacées) de ces crises sanitaires à répétition. Mais il ne faut pas se tromper de débats : les éleveurs de volailles de plein air ne doivent pas disparaître pour sauver les filières  industrielles.

La signature du pacte ne règle en rien les problèmes que les deux crises sanitaires depuis fin 2015 ont fait émerger : la segmentation de la filière palmipèdes et sa concentration. Segmentation parce que les canards sont tout au long de leur vie transportés d'un élevage à l'autre - pour naître, engraisser puis être gavés - dans des camions non protégés, passant de ferme en ferme sans être lavés et encore moins désinfectés. Concentration parce que nombre d'élevages sont situés sur 3 départements : le Gers, les Landes et les Hautes-Pyrénées, sans limitation de densité par élevage.
Le pacte doit permettre de mettre en place des moyens pour toute la filière « palmipèdes ». Toutefois, et nous ne manquons pas de le rappeler à chaque rencontre avec les pouvoirs publics, le bon sens paysan doit primer : les élevages en plein air (où la densité d'élevage est faible) et en autarcie (élevage du caneton premier jour à l'abattage) ne doivent pas être considérés au même titre que les élevages industriels. C'est pourquoi nous nous félicitons, comme nous l'avions proposé avec le Modef*, que le ministère de l'Agriculture ait décidé le 5 mai que les élevages de moins de 3200 canards ne subiront ni l'obligation d'alimentation à l'intérieur de bâtiments, ni celle de claustration totale en période hivernale. C'est une victoire !

Aujourd'hui et de façon générale, la Confédération paysanne travaille sur l'élaboration d'un guide pratique qui sera présenté pour validation à l'Institut technique des filières avicoles et à l'administration, pour adapter la loi et ses mesures de biosécurité aux élevages en plein air (cf.p.7). Ce guide concerne notamment les élevages dits « en autarcie », ayant le contrôle de leur chaîne de production, mais le travail se fait également sur les élevages de poules pondeuses et les ceux de volailles non autarciques (gaveurs ou éleveurs de volailles démarrées, de canards prêts à gaver...).
L'enjeu est de trouver un équilibre entre le risque réel et l'investissement à réaliser. Nous avons toutes et tous une obligation de résultat mais pas par une obligation de moyen.

Dans la bagarre syndicale pour définir le plan d'action du pacte, nous nous opposons fortement au Cifog, l'interprofession du foie gras, qui ne défend à ce jour que la filière industrielle en demandant que tous les élevages (petits ou gros) soient soumis aux mêmes normes de biosécurité. Le Cifog a aussi des exigences pour gérer une base de données de toutes les fermes et veut imposer un audit sur chaque site de production. Nous lui répondons : oui, il faut des contrôles, mais c'est au pouvoirs publics de les mettre en place pour savoir qui respecte ou pas les normes actuelles de biosécurité. Et oui, il faut aussi une base de données pour savoir comment agir en cas de crise sanitaire et savoir à un instant T le nombre d'animaux dans les fermes. Mais en aucun cas cette base de données doit être gérés par la profession. C'est au pouvoir public et à eux seul de gérer ces outils de gestion et contrôle.


François Le Clerc,
paysan dans le Tarn

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