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SOUTIENS PUBLICS
28.03.2018

Doux : tirons les leçons pour sauver l’économie rurale

Pour la deuxième fois en 5 ans, le groupe Doux a annoncé qu'il déposerait la semaine prochaine une demande de placement en liquidation judiciaire. Le groupe ukrainien MHP a jusqu'à minuit aujourd'hui pour déposer son projet de reprise. Le groupe français LDC vient quant à lui de déposer une offre.

L'entêtement du groupe Doux à maintenir sa dépendance aux subventions à l'exportation, dont la disparition avait été annoncée dès 2005 et effective en 2013, se termine par un énorme gâchis. Les principales victimes sont les 1200 salarié-e-s du groupe et les paysannes et paysans qui ont travaillé avec lui. En Vendée, 75 paysannes et paysans travaillent avec Doux et sont sans solution pour l'instant. L'abattoir vendéen de Chantonnay, qui ne fait pas partie du plan de reprise de l'industriel ukrainien qui s'intéresse davantage aux clients qu'aux usines du volailler, compte lui près de 300 salariés.

La priorité du Gouvernement, qui suit de près ce dossier, doit être de sauver les emplois directs et indirects, des salarié-e-s aux éleveuses et éleveurs. Ils ne doivent pas payer les pots cassés d'une filière construite artificiellement par et pour l'agro-business, sous perfusion des subventions à l'export.

Car ce gâchis humain concerne aussi des éleveuses et les éleveurs qui ont été exploités par Doux : rémunération ridicule, conditions de travail difficiles, perte d'indépendance face à des contrats d'intégration contraignants… Le Ministère de l'agriculture et de l'alimentation doit les accompagner vers des solutions leur permettant de maintenir leur activité et monter en gamme pour répondre à la demande de marchés plus rémunérateurs. La région Bretagne, qui est prête à mettre 15 millions d'euros sur la table, doit aussi agir en ce sens.

Les soutiens publics doivent aller directement aux éleveuses et éleveurs et non aux repreneurs d'un outil au modèle économique dépassé. De plus, l'industriel ukrainien planifierait d'utiliser Doux comme « base » pour importer des poulets ukrainiens, sans droit de douane grâce à l'accord de libre-échange UE*/Ukraine, les faire découper en France et étiqueter « Origine France » ! Tout le contraire d'une alimentation saine, sûre et durable prônée lors des Etats généraux de l'alimentation et défendue par le Gouvernement au travers du projet de loi en discussion à l'Assemblée nationale en ce moment.
 

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