La justice, pas la charité !
L’annonce de la mise en place d’un « fonds de solidarité » pour venir en aide aux éleveurs, mérite des éclaircissements.
Cette proposition dédouane l’Etat de la nécessité de lutter contre l’augmentation du prix des céréales, le gouvernement ne se sent plus concerné par la crise des marchés du blé.
Les orientations telles que présentées par les promoteurs de cette action sont claires : modernisation, contrôle, aide aux investisseurs pour développer les activités de méthanisation ou d’électricité photovoltaïque, comme si l’élevage ne devait plus jamais rémunérer les éleveurs.
Au nom de quoi l’utilisation des fonds collectés doit-elle être orientée par ceux là-mêmes qui collectent les fonds ? Il est urgent que si ces fonds sont collectés, leur utilisation soit discutée et validée par tous dans l’intérêt de tous.
« Solidarité » où marchandage aux profits des plus aisés ? En effet, que penser de ces arrangements fiscaux présentés dans le plan d’action ? La véritable solidarité ne doit pas être monnayée contre une niche fiscale de plus.
La justice passe par une plus juste répartition des aides, point essentiel pour répartir autrement les revenus.
La justice telle que nous la concevons passe par une taxation des exportations, seule mesure permettant d’endiguer la montée des prix des denrées et de trouver des recettes pour alimenter un plan pour les éleveurs.
Il est également urgent de travailler à une mise sous tutelle des marchés à terme, en excluant les financiers de la spéculation et pouvoir suspendre les cotations.