Rapport sur la contractualisation : surprise, déception et colère !
Le rapport des experts remis au ministre de l’Agriculture le 13 juillet dernier, censé faire un bilan de la contractualisation, n'apporte aucun élément nouveau qui n’ait déjà été pointé du doigt par la Confédération paysanne et qui soit de nature à protéger et renforcer le pouvoir des producteurs. La Confédération paysanne est particulièrement dubitative sur le contenu et les recommandations de ce rapport.
En effet, ce rapport ne pointe ni ne remet en cause les critères relatifs à la fixation du prix du lait actuellement utilisés en excluant les coûts de production des vendeurs, c'est-à-dire des paysans.
Le rapport considère que la création d’organisation de producteurs va donner un pouvoir de négociation aux paysans. Cela est faux :
D’une part, le très petit nombre d’acheteurs les place, de fait, en situation d’imposer leur prix aux vendeurs et le pouvoir de négociation des producteurs même organisés, sera d’autant plus inexistant que le marché sera excédentaire.
D’autre part, la possibilité de création d’organisations de producteurs par usine va engendrer l’éclatement de la représentation des producteurs et amoindrir leur capacité de défense collective, au bénéfice des industriels qui vont diviser pour régner.
Enfin prétendre que les producteurs ont adhéré à la démarche de contractualisation parce que des contrats ont été signés, en oubliant que ces signatures ont été faites sous la menace de l’arrêt de la collecte du lait, est une contrevérité affligeante.
Sachant que ce rapport insipide n’apporte rien, la Confédération paysanne réitère sa demande au ministre pour l’instauration d’une véritable réflexion collective prenant en compte l’intérêt des producteurs, mettant en place de véritables outils de régulation afin d’ajuster l’offre à la demande, de véritables outils à la disposition des producteurs afin que le lait soit produit sur tous les territoires et qu’il assure une juste rémunération des producteurs.