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AGRICULTURE ET ALIMENTATION
14.02.2019

Un contrat de « solutions » pour l’industrie et contre l’autonomie des paysan-ne-s

Le ministre de l'Agriculture a confirmé qu'il signera, lors du prochain Salon de l'agriculture, le « contrat de solutions » porté par la FNSEA*. Le gouvernement continue donc de soutenir des démarches qui vont à l'encontre de l'autonomie des paysan-ne-s.

Car en quoi consiste réellement ce « contrat de solutions » ? Sous prétexte de répondre aux attentes sociétales, la FNSEA* et ses partenaires ont conçu un redoutable outil de promotion de l'industrie phyto-pharmaceutique (UIPP*), des industriels de l'agro-équipement (Axema) et des entreprises du bio-contrôle (IBMA), cosignataires de ce contrat. Car qui pourrait croire que l'Union des industries de la protection des plantes, l'UIPP*, lobby en chef des pesticides, signerait un contrat réduisant l'usage des produits qu'elle commercialise ?

En effet, le propos de ce document n'est pas un changement de modèle agricole, incluant une sortie des pesticides. Le mot « sortie » n'apparaît d'ailleurs jamais, comme aucune information sur la dangerosité des pesticides et leurs impacts sur les utilisateurs-trices. Il vise en réalité à promouvoir des solutions commerciales de « protection des plantes » pour maintenir la dépendance du monde agricole à toute une série d'intrants coûteux, qu'il s'agisse des pesticides ou d'autres outils technologiques. La FNSEA* semble n'avoir que faire de l'autonomie des paysans et des paysannes.

Nous dénonçons aussi la captation des financements que le tampon officiel du gouvernement sur ce contrat pourra permettre. Les solutions proposées étant, pour beaucoup, des solutions dépendantes de l'industrie qu'elle soit phytopharmaceutique, du biocontrôle, robotique ou numérique, c'est à elles que les demandes de subventions profiteront pour l'essentiel. Il n'est d'ailleurs pas étonnant de constater l'absence de référence aux PNPP*, les préparations naturelles peu préoccupantes, qui, relevant du domaine public, s'avèrent bien peu lucratives !

De vraies solutions au profit des paysan-ne-s et de la transition agricole existent déjà, d'autres ne demandent qu'à être déployées. La Confédération paysanne attend donc du gouvernement qu'il mette en place des politiques publiques qui accompagnent les paysan-ne-s vers une nécessaire sortie des pesticides et non qu'il soutienne un contrat d'engraissement du secteur de l'agro-industrie.

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