Mercosur : la Confédération paysanne appelle le Parlement européen à ne pas ratifier
Il est inadmissible car il sacrifie l'agriculture et l'élevage sur l'autel d'un commerce cannibale et d'une course folle à la concurrence effrénée au détriment des paysan-nes, de la souveraineté et de la sécurité alimentaires mais aussi du climat, de la planète et des êtres humains.
Il constitue en effet un non-sens quand, dans le même temps, les chefs d'État réunis en G20 s'accordent pour « renouveler » les engagements de l'Accord de Paris sur le climat, que le président brésilien a déjà annoncé n'avoir aucune intention d'appliquer.
Cet accord de libre-échange est enfin en opposition avec les engagements pourtant inscrits dans les traités sur l'Union européenne - qui engagent l'UE* comme les États membres - de « respecter » et de « promouvoir les droits humains en tant qu'objectif primordial dans le cadre de leurs relations avec des pays tiers ». Quid dès lors du respect de cet engagement vis-à-vis des droits humains au Brésil ? Sans compter que Cecilia Malmström, la commissaire chargée du commerce, avait déclaré que les nouveaux accords commerciaux de l'UE* devaient assurer « un développement durable » ! Qu'y a-t-il de « durable » à mettre en péril nos élevages paysans, majoritairement nourris à l'herbe, en abaissant les droits de douane sur l'importation de 99 000 tonnes de viande bovine issue d'animaux entassés dans des feedlots, gavés au soja OGM et aux antibiotiques ?
Le nouveau Parlement européen devra, le moment venu, envoyer à son tour « un signal fort » pour dire que ces accords de libre-échange sont les outils d'un temps révolu.