SOUVERAINETÉ ALIMENTAIRE : NOS POSITIONS
Un nouveau droit à conquérir
Concept rassembleur de luttes, la souveraineté alimentaire n’est pas considérée comme un droit, mais de nombreuses passerelles sont établies avec les droits humains, tels que le « droit à l’alimentation » et les « droits paysans », défendus auprès de l’ONU* par La Via Campesina. De nombreuses organisations européennes se battent pour une Politique agricole commune dans le cadre de la souveraineté alimentaire.
La souveraineté alimentaire désigne le droit des populations, de leurs Etats ou Unions à définir leur politique agricole et alimentaire, sans dumping vis-à-vis des pays tiers. Elle inclut :
■ la priorité donnée à la production agricole locale pour nourrir la population, l’accès des paysan(ne)s et des sans-terre à la terre, à l’eau, aux semences, au crédit. D’où la nécessité de réformes agraires, de lutter contre les OGM pour le libre accès aux semences, et de garder l’eau comme un bien public à répartir durablement ;
■ le droit des paysan(ne)s à produire des aliments et le droit des consommateurs de décider des aliments qu’ils veulent consommer, de qui les produit et comment ;
■ le droit des Etats à se protéger des importations agricoles et alimentaires à trop bas prix, et des prix agricoles liés aux coûts de production. Pour cela, les Etats ou Unions doivent avoir le droit de taxer les importations à trop bas prix, s’engagent pour une production paysanne durable et maîtrisent la production sur le marché intérieur pour éviter des excédents structurels ;
■ la participation des populations aux choix de politique agricole ;
■ la reconnaissance des droits des paysan(ne)s, qui jouent un rôle majeur dans la production agricole et l’alimentation.
Forum Nyéléni – Mali, 2007.