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COMMUNIQUE DE PRESSE

Gestion des risques : une concertation biaisée d'entrée

12.06.2020

Le 31 octobre 2019, le ministre de l'Agriculture a lancé une consultation sur la gestion des risques qui touche bientôt à sa fin. Il avait déjà clairement annoncé d'entrée qu'il était en faveur de l'assurance obligatoire, pour faire face aux aléas climatiques en agriculture. Les conclusions tirées des groupes de travail défendent uniquement le développement des assurances. La décision n'était-elle pas déjà prise ?

Dans ce dispositif assurantiel, seuls les agriculteurs sont mis à contribution, soit par leurs cotisations, soit par des subventions prélevées sur le budget de la PAC*. Cela consiste à amputer d'autres soutiens, notamment ceux du développement rural, pourtant essentiels à la transition et à la résilience des fermes, tels que les mesures agro-environnementales et climatiques ou l'aide à l'agriculture biologique.

La Confédération paysanne a proposé un fonds mutuel et solidaire, entre toutes les productions et tous les maillons des filières, encadré et cofinancé par l'État. Ce fonds couvre toutes les productions et permettrait de mieux répondre aux aléas en répartissant le risque de façon solidaire. Pourtant le ministère a écarté cette proposition novatrice, sans l'avoir réellement étudiée.

Le ministère de l'Agriculture a envoyé une première synthèse du groupe de travail sur l'articulation des outils de gestion des risques. Les assurances sont préconisées pour toutes les productions, par groupe de culture pour faire face au risque. Pourtant cela fait 15 ans qu'elles existent et n'arrivent pas à se développer. Les plus fragiles, les plus diversifiés, ne peuvent s'assurer par manque de revenu, une cotisation trop élevée ou tout simplement car aucun assureur ne souhaite prendre ce risque, comme pour le maraîchage. Comment l'État peut-il abandonner ses paysans, notamment dans les productions les plus diversifiées ?

Le budget prévu pour les assurances, à la mise en place de la PAC* 2014-2020, était de 100 millions d'euros par an. Couvrir toutes les productions reviendrait à le multiplier par 8 environ : l'argent magique existerait-il? Ou alors le transfert entre piliers pour financer la transition, inacceptable jusqu'ici pour la plupart, devient légitime pour subventionner les assurances ?

La Confédération paysanne dénonce cette mascarade de concertation mise en place par le Ministre. Nous continuerons à défendre la mise en place d'un fonds de mutualisation et à dénoncer les assurances qui vont abandonner les paysans dans une impasse.
 


Contacts :
Nicolas GIROD - Porte-parole de la Confédération paysanne - tél: 06 07 55 29 09
Véronique MARCHESSEAU - Secrétaire générale - tél: 06 98 53 76 46
Roberto LIMENTANI - Chargé de communication - tél: 06 95 29 80 78
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