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COMMUNIQUE DE PRESSE

Autorisation du purin d'ortie : une promesse qui cache mal l'interdiction de la majorité des PNPP (Préparations naturelles peu préoccupantes)

22.04.2011

L'annonce de la prochaine autorisation du purin d'ortie dissimule mal une volonté évidente de maintenir une règlementation qui interdit la majorité des PNPP* (Préparations naturelles peu préoccupantes). En demandant l'inscription de l'ortie comme substance de base (catégorie prévue dans le nouveau règlement européen CE/1107/2009), le ministère prend à sa charge le dossier de l'ortie, le symbole de la mobilisation pour les PNPP*.

Qui paiera les frais de l'inscription européenne des autres substances de base? Le coût du dossier, inadapté aux PNPP*, est exagéré par rapport au chiffre d'affaires annuel des entreprises artisanales du secteur. Les PNPP* sont du domaine public, sans droit de propriété d'une firme, ils n’intéressent donc pas l'industrie de la "protection des plantes".

La liste annoncée à grand renfort de publicité des plantes susceptibles d'être utilisées pour des PNPP* ne remplace pas leur inscription à l'annexe européenne que le gouvernement impose toujours. Et les 200 000€ annoncés dans la "feuille de route du ministre", pour le développement des produits biologiques ne permettront de mener à bien qu'un très petit nombre de dossiers.

En maintenant les PNPP* dans la réglementation des produits phytopharmaceutiques (pesticides) le ministre les enferme dans une impasse, tout en bafouant la volonté du législateur, comme le rappelle le député Antoine Herth (page 55 de son rapport) :"Les chapitres III et IV du Code rural concernent respectivement « La mise sur le marché des produits phytopharmaceutiques » et « La mise en vente, la vente, la distribution à titre gratuit, l’application et le conseil à l’utilisation des produits phytopharmaceutiques ».

En ne soumettant pas les PNPP* aux dispositions de ces chapitres, la volonté du législateur les excluait clairement du champ des produits phytopharmaceutiques."

Le ministre fait une bonne campagne de com. tout en faisant un petit pas dans la mauvaise direction. En effet, ces décisions ne permettront pas une large utilisation des PNPP*, alors que le rapport Herth souligne l’importance de la promotion des méthodes de protection des végétaux par l’utilisation de mécanismes naturels dans la stratégie générale pour une agriculture durable moins dépendante des produits chimiques, dont on connaît de plus en plus les effets délétères sur la santé et l'environnement.

Depuis un demi siècle, l’industrie des pesticides a patiemment tissé des liens avec l'administration*. L'obstination du ministère à maintenir les PNPP* dans la réglementation des produits phytopharmaceutiques protège la part de marché des pesticides.

 

La Confédération Paysanne demande au ministre Bruno Le Maire de permettre un réel développement de l'utilisation des PNPP* en mettant le décret qui les définit en conformité avec la législation française : les PNPP* ne sont pas des pesticides (produits phytopharmaceutiques).

*Fabrice Nicolino et François Veillerette "Pesticides, révélations sur un scandale français", Fayard


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