Elevage et climat : une responsabilité politique avant d’être paysanne
C'est bien le recours massif aux outils d'intensification, tels que les engrais chimiques qui rompent le cycle naturel de l'azote, les pesticides et l'importation de soja issu de la déforestation, qui sont à l'origine d'impacts considérables sur le climat et font perdre à l'élevage son lien au sol. Tout le contraire, de l'élevage paysan.
C'est aux causes qu'il faut d'abord s'attaquer, ce qui nécessite d'en passer par une maîtrise des volumes et une régulation des marchés, afin de stopper la course au plus à moins cher, ce à quoi se refuse le gouvernement. Nous savons que cette course folle produit un gaspillage alimentaire considérable. Selon l'ADEME, chaque année en France, près de10 millions de tonnes de nourriture consommable sont gaspillées. La France s'est d'ailleurs engagée à réduire de moitié le gaspillage alimentaire d'ici 2025, objectif inatteignable sans s'attaquer au modèle agricole et alimentaire industriel.
La précarité alimentaire qui explose au niveau mondial, et qui a cru en France avec la crise du Covid, montre bien que la logiquede production industrielle à bas coût pour exporter est mortifère : elle ne permet pas de « nourrir le monde » et elle fait disparaitre chaque année des milliers de paysan·nes.
Plutôt que de mettre en place des politiques publiques ambitieuses face au dérèglement climatique et de s'attaquer au système agro-industriel et néolibéral, le gouvernement choisit le renoncement et préfère faire reposer toute la responsabilité sur les agriculteur·rices.