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EAU
25.03.2022

Mégabassines : l’agri-manager qui s'accapare 1 million de m3 d'eau

C'est avec grand intérêt que nous avons lu l'article publié hier dans Ouest France consacré au propriétaire de la mégabassine de Cram-Chaban, dont le fonctionnement est illégal. Rappelons que l'action de Cram-Chaban ne visait pas sa personne mais bien un modèle agricole prédateur et industriel, dont les mégabassines sont un des outils.

Cet exploitant a en effet la particularité d'être un serialaccapareur : eau, terres et aides publiques. En 2012, on pouvait faire la connaissance de cet agri-manager dans un film d'autopromotion[1] très instructif : plus de 1300 hectares (700 ha de ses propres fermes, 600 ha cultivées par son entreprise de travaux agricoles), 25 forages, 15 enrouleurs et 5 bassines dont il bénéficie. Aujourd'hui, il dépasse probablement les 1500 hectares à lui seul, symbole de l'agrandissement excessif qui fait disparaître les paysans.nes.

Son empire est composé de 17 sociétés articulées autour d'une holding financière. Une caricature de tous les maux de l'agri-manager qui voit la liberté d'entreprendre comme la liberté de tout prendre : 8 sociétés civiles d'exploitation agricole (SCEA), une entreprise de travaux agricoles, un groupement d'intérêt économique (GIE) pour la main d'œuvre, un GIE pour le commerce de gros, une société de matériel agricole, une SARL pour un méthaniseur collectif Aunis Biogaz (coût de 8,5 millions d'euros, avec au moins 2 millions d'euros de subventions), une SARL pour sa centrale photovoltaïque ainsi qu'un groupement foncier agricole (GFA) et deux sociétés dédiées à la construction et location immobilière. La holding étant aussi un « formidable » outil d'optimisation fiscale et sociale.

Le calcul rapide de ses droits d'eau, via ses sociétés, montre qu'ils dépassent le million de mètres cube ! Sur ces sociétés agricoles, il touche à chaque fois la surprime des 52 premiers hectares et accapare des aides PAC*.

Cet adepte du produire plus est un acteur de la financiarisation de l'agriculture, à l'instar de Michel Ramery de l'usine des 1000 vaches. En soutenant ce modèle qui empêche l'installation de paysan.nes et la transition agro-écologique, la FNSEA* et la Coordination rurale nous entrainent vers une agriculture avec 20.000 agri-managers à la place des 400.000 fermes en France.

Pour lutter contre ce modèle, nous appelons à une forte mobilisation ce week-end dans les Deux-Sèvres à l'occasion du printemps maraichin. Luttons pour un partage équitable de l'eau pour des paysan.nes nombreux dans des campagnes vivantes.

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