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EAU
10.05.2024

Méga-bassines dans le Puy de Dôme comme ailleurs: Un moratoire national est indispensable pour un partage équitable de l'eau

La Confédération paysanne nationale apporte son soutien à la mobilisation du 11 mai contre 2 projets de méga-bassines. Cette mobilisation est co-organisée par la Confédération paysanne du Puy de Dôme, Bassines Non Merci 63, Les Faucheurs Volontaires, XR63 et les Soulèvements de la Terre dans le Puy de Dôme.

Cette mobilisation intervient dans un contexte national de passage en force par le gouvernement sur la politique de gestion de l'eau et par la pression de quelques acteurs agricoles.

Malgré l'annulation par la justice du projet de 15 bassines dans la Vienne et la Charente, malgré les données scientifiques et les propositions alternatives de gestion de l'eau, le projet de loi LOA* et le Ministre de l'Agriculture continuent de parler d'une centaine d'ouvrages hydrauliques pour 2024 dont des méga-bassines.

Il est inenvisageable de poursuivre, tous azimuts et à marche forcée, la réalisation de ce type d'ouvrages sans poser l'indispensable débat du partage de l'eau au sein du monde agricole. Irriguer, oui, mais pour quoi faire ? Pour quelles cultures et combien d'agriculteurs ? Pour quels usages et quelles destinations ?

Aujourd'hui, la politique française de gestion de l'eau ne permet pas de prioriser les usages de l'eau au sein du monde agricole ! C'est la porte ouverte à l'accaparement de l'eau par une minorité au service d'un modèle agricole productiviste dans l'impasse.
"Plafonner et prioriser pour mieux répartir", c'est ce qui doit guider les politiques publiques pour un accès à l'eau équitable, d'autant plus dans un contexte de changement climatique et de raréfaction de la disponibilité en eau.
Tant que ce débat public n'est pas posé démocratiquement et sereinement, nous continuerons à exiger un moratoire national sur les méga-bassines et à lutter pour une répartition équitable de l'eau entre agriculteur·rices, qu'ils soient irrigants ou non.

Dans le Puy-de-Dôme, les deux projets emblématiques de méga-bassines en feraient les plus grandes de France, de 15 et 18 hectares de superficie pour plus de 2 millions de m3 pompés chaque année dans l'Allier pour 36 agriculteurs, dans une région dominée par la multinationale Limagrain, productrice de grandes cultures, notamment de maïs semence pour l'export.

Ces ouvrages gigantesques serviraient à irriguer principalement des grandes cultures, dont certaines sont non irriguées actuellement, sans garantie sur la diversité et la destination des cultures irriguées. Ces prélèvements engendreraient donc une pression accrue sur les milieux et la disponibilité en eau pour l'ensemble des agriculteurs et agricultrices du bassin.

Pomper dans l'Allier, affluent de la Loire, posera problème sur la répartition de la ressource à l'échelle du bassin tout entier. Que fera-t-on en aval si des ouvrages de ce type se multiplient en amont ?

Stocker l'eau dans les sols, faire évoluer le modèle agricole face aux enjeux climatiques, sociaux et écologiques, soutenir les pratiques agroécologiques qui accompagnent avec intelligence le cycle de l'eau, sont autant de leviers à actionner pour la politique nationale de gestion de l'eau.

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