Crise viticole : la Confédération paysanne appelle à une régulation des volumes, pas à un arrachage aveugle sans réflexion collective
14.11.2025 - Depuis des années, la viticulture française subit les effets d'une libéralisation sans vision : dérégulation des droits de plantation, course aux volumes, financiarisation du foncier et désengagement de l'État. Résultat : une surproduction chronique, des prix au plus bas et des viticulteur·rices contraint·es de vendre à perte.
De plus, les paysan·nes sont pris en étaux entre l'amont qui les pousse aux investissements matériels subventionnés de plus en plus couteux et l'aval (négoce, grande distribution) qui maintient ses marges au détriment des producteur·rices.
Dans ce contexte, l'arrachage doit s'inscrire dans une vision stratégique de long terme qui servira à restructurer la filière, plutôt que de servir à liquider les petites fermes au profit d'un modèle industriel à bout de souffle. L'arrachage doit être conditionné pour permettre la diversification et/ou l'installation de nouveaux paysan·nes. Le drame des Corbières dans l'Aude a malheureusement démontré le rôle primordial des vignes et de l'élevage extensif de protection face aux risques des incendies. Nous ne pouvons pas accepter un paysage de friches synonyme d'abandon du territoire.
Produire « sans qu'on nous mette des bâtons dans les roues » est LA revendication exprimée par les représentants de la FRSEA d'Occitanie et des FDSEA* locales à l'occasion de cette manifestation prévue demain à Bézier. Cela n'a pas de sens si la demande ne suit pas : toute offre a besoin de sa demande. Sans régulation, c'est la loi du plus fort qui s'impose et les plus petits disparaissent. Il est nécessaire de sortir du cycle surproduction / aide d'urgence / distillation / arrachage dans lequel s'enferme la filière depuis des décennies. La viticulture doit prendre de la hauteur pour répondre aux défis du XXIème siècle.
La Confédération paysanne appelle la Ministre Annie Genevard à changer de boussole pour les prochains plans d'aide de la filière qu'elle annoncera à la fin du mois :
- Un plan* d'arrachage conditionné.
- Des prix minimums garantissant la rémunération du travail paysan, couplé à une régulation et répartition des volumes de production. Ces prix devront être construits à partir de prix minimum d'entrée à l'importation pour contrer la concurrence déloyale.
* Pour une viticulture paysanne compatible avec la diversité de nos territoires : https://www.confederationpaysanne.fr/sites/1/mots_cles/documents/Pour%20une%20viticulture%20paysanne%20-%208%20pages.pdf



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