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01.09.2014

Barrage au barrage inutile et destructeur

01.09.2014 -

Manifestation de la Confédération paysanne sur le site menacé par le projet de barrage de Sivens, le 28 août 2014.

Des caravanes ont convergé vers Notre-Dame-des-Landes pour le grand rassemblement des 5 et 6 juillet dernier, venant ou passant par nombre de grands projets inutiles, destructeurs de terres agricoles et de fonds publics à travers la France. Dont le projet de barrage de Sivens, dans le Tarn.

Article paru dans Campagnes solidaires n°297 (juillet-août 2014)

La grande famille des projets inutiles a accueilli fin 2013 un petit dernier dans le Tarn.

Le barrage de Sivens (1,5 millions de m3) est officiellement présenté comme destiné à améliorer la vie des poissons, mais 70 % de l'eau servirait à l'irrigation, surtout pour relancer le maïs irrigué dans la région.

Bénéficiant déjà de 185 retenues collinaires (1) sur le bassin du Tescou, la majorité des paysans s'est déjà adaptée à l'eau disponible. Mais dans la zone de grandes cultures, côté Tarn-et-Garonne, certains rêvent de développer le maïs semences. Et ils demandent au contribuable de payer 100% d'un barrage qui leur permettra d'avoir les quelques 3000 m3/ha nécessaires pour signer les juteux contrats avec les semenciers.

Ce barrage permettrait surtout à la Compagnie d'aménagement des coteaux de Gascogne (CACG) de se refaire une santé.  Depuis sa création en 1959, cette compagnie d'économie mixte est la grande spécialiste des barrages pour l'irrigation. Dans les années 1980-90, la fin de la politique nationale de construction de barrages la met en difficulté. Intervenant comme bureau d'études pour des collectivités, elle n'hésite pas alors à gonfler les déficits en eau pour justifier de nouveaux projets. Dans la dernière étude réalisée en 2009 sur le barrage de Sivens, elle a manipulé les élus en mentant sur les surfaces irriguées ou sur les pollutions à diluer. L'Office national de l'eau et des milieux aquatiques a rendu un avis critique sur le projet. Des scientifiques régionaux et des experts nationaux ont rendu des avis défavorables concernant la destruction irréversible de la zone humide du Testet (19 ha) et des 94 espèces animales protégées qu'elle abrite, avis écartés par les pouvoirs publics.

Dans cette situation, plus de 2500 citoyens et organisations  - dont la Confédération paysanne du Tarn - appellent à un moratoire du projet, dans l'attente du résultat d'études réellement indépendantes. Une occupation du site a eu lieu, sous forme de zone à défendre (ZAD) en référence à Notre-Dame-des-Landes. Elle a tenu bon, malgré une opération commando d'agriculteurs pro-barrages venus saccager une ancienne ferme occupée, malgré deux expulsions avec CRS et hélicoptère. Le déboisement prévu en mars n'a pas eu lieu. Impossible durant la période de nidification, celui-ci devrait être à nouveau tenté par la CACG début septembre. Il fallait donc s'attendre à ce que la mobilisation soit forte à la rentrée sur cette Notre-Dame des Landes tarnaise…

 

Ben Lefetey, porte-parole du Collectif pour la sauvegarde de la zone humide du Testet, (en grève de la faim depuis le 28 août)

www.collectif-testet.org

 

(1) 5,3 millions de m3 au total


Crédits photos : Collectif pour la sauvegarde de la zone humide du TESTET
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