Cash investigation : l’Etat doit imposer plus de transparence chez les industriels
Lactalis refuse toujours de publier ses comptes, comme la loi l'y oblige pourtant, et ne reconnaît pas de « défaillance » dans l'affaire du lait infantile contaminé à la salmonelle.
Sodiaal s'avère être organisée en une série de filiales, dont une au Luxembourg, un modèle qui n'a plus grand chose à voir avec celui d'une coopérative. On découvre ainsi un montage financier qui permet d'un côté de verser 3,5 millions d'euros de dividendes à destination des producteurs et de l'autre, 526 millions d'euros accumulés comme « report à nouveau ». Une somme qui échappe totalement aux paysans qui produisent et fournissent du lait. La Confédération paysanne estime que Sodiaal a des comptes à rendre. Le ministre de l'Agriculture, Stéphane Travert, doit sortir d'un rôle d'observateur et agir.
En effet, la réalité du rapport de force en défaveur des paysans nécessite un arbitrage fort de l'Etat qui passe par des contraintes et des sanctions pour obtenir toute la transparence aussi bien sur l'aspect sanitaire que sur la question du revenu et de la répartition de la valeur.
C'est ce que la Confédération paysanne attend du projet de loi issu des Etats généraux de l'alimentation qui doit être présenté fin janvier en Conseil des ministres. A défaut, les effets sur le revenu paysan n'en seront que très minimes et le partage de la valeur restera un vœu pieux.