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PRÉDATEURS
29.05.2019

Plan loups : l’avenir du pastoralisme toujours pas assuré

Action de la Confédération paysanne, place de la République à Paris en 2018, pour dénoncer les conséquences de la prédation sur les élevages pastoraux.

La Confédération paysanne ressort déçue et inquiète de la réunion du groupe national loups qui s'est tenue ce mardi à Lyon. Premier motif de mécontentement : l'incapacité de l'Office national de la chasse et de la faune sauvage (ONCFS) à présenter, lors de cette réunion, ses estimations du nombre de loups présents en France. Pourtant, aucun des acteurs de ce dossier ne conteste aujourd'hui le dépassement du seuil des 500 loups sur le territoire. Or c'est sur la base des estimations de l'ONCFS que sera réévalué le plafond de prélèvement de loups, annonce faite depuis déjà plusieurs semaines par le gouvernement.

La Confédération paysanne a redit, lors de cette réunion, que l'augmentation du plafond à 19% ne pourra pas, à elle seule, faire baisser la pression de la prédation dans les 73 communes les plus impactées ni freiner les fronts de colonisation.

Sur la question des indemnisations, l'État maintient le conditionnement à la mise en place des mesures de protection. Pourtant, le financement des mesures de protection à 100% n'a toujours pas été acté par le Ministère de l'agriculture malgré nos demandes, alors même que la Commission européenne l'autorise depuis fin 2018. De plus, l'arrêté indemnisation ignore toujours les petits troupeaux et notamment les laitiers, malgré nos demandes insistantes depuis 2016 au sein du groupe national loups. Nous dénonçons cette décision prise pour des considérations financières.

C'est d'ailleurs ce même critère financier qui guide le choix de laisser le droit de tir aux éleveurs sans moyen de protection dans les communes inclues dans la nouvelle « Zone Difficilement Protégeable ». Encore une fois, l'État ne se donne pas les moyens pour mettre en place sa politique de protection des loups !

Enfin, l'anticipation dans les zones non colonisées ne se fera qu'en 2020 et qu'au travers du financement d'un chien et de son entretien ! Ces mesures doivent intervenir dès aujourd'hui et être revues à la hausse. Nous demandons au Ministère de l'agriculture de financer l'achat et l'entretien des chiens pour les éleveurs-euses qui ont déjà anticipé la prédation sur leur propre trésorerie.

Ces mesures ne sont toujours pas à la hauteur de l'enjeu que nous défendons : assurer l'avenir de l'élevage pastoral. Avec plus de 500 loups aujourd'hui et une population qui double tous les cinq ans, l'État doit cesser de camper sur un objectif de gestion de population déconnecté de la réalité des attaques et mettre réellement la baisse de la prédation à l'ordre du jour. Il doit aussi agir pour faire modifier le statut des loups au niveau européen en lien avec les autres pays demandeurs.

Il est illusoire, comme certains représentants agricoles persistent pourtant à le laisser croire, de prôner un objectif de zéro attaque. Les éleveurs et éleveuses ne sont pas dupes.

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