Installation : l’urgence d’une politique ambitieuse de renouvellement des actifs agricoles
Manifestation de la Confédération paysanne et de l'ARDEAR d'Occitanie, mardi 2 juillet à Toulouse.
Dans ce contexte, faire venir de nouveaux porteurs de projets vers l'agriculture devrait être une priorité absolue. Pourtant, depuis plusieurs mois, les pouvoirs publics et une partie de la profession semblent agir de concert pour rendre encore plus difficile le parcours à l'installation agricole, alors qu'il relevait déjà du parcours du combattant.
Or le fonds d'assurance-formation, le VIVEA tenu par la FNSEA*, a supprimé depuis le 1er janvier les financements des formations à l'émergence. Cet accompagnement permettait à celles et ceux qui le souhaitaient de se réorienter vers l'agriculture en ayant le temps de faire murir leur projet, en se formant techniquement, pour une installation dans les meilleures conditions possibles. Désormais, pour se former avec les fonds du VIVEA il faudra déjà être presque prêt à s'installer : avoir ficelé son projet d'activité agricole, obtenu un diplôme et trouvé du foncier...
De son côté, le gouvernement ferme les yeux et renvoie les porteurs de projet vers des solutions de financement individuels qui ne fonctionnent pas et les privent d'accès à la formation. Parallèlement, les financements pour l'accompagnement à l'installation et la transmission fondent comme neige au soleil et menacent gravement les structures porteuses de l'agriculture paysanne qui ont développé depuis de nombreuses années une expertise précieuse dans l'accompagnement à l'installation et à la transmission.
Les paysan-ne-s disparaissent. Les bricolages et rafistolages en tous genres ne permettront pas d'inverser cette tendance. Il est donc urgent de penser une politique intelligente et ambitieuse de renouvellement des actifs agricoles. C'est le sens des actions de la Confédération paysanne sur ce sujet, comme ce mardi matin à Toulouse lors d'une manifestation de la Confédération paysanne et de l'ARDEAR d'Occitanie en ouverture de la Conférence Régionale de l'Alimentation (CORALIM) en présence du directeur de la DRAAF, du préfet de Région et de la présidente de la région Occitanie.