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APICULTURE : NOS POSITIONS

Pour un environnement sain et favorable aux abeilles !

Depuis la généralisation des insecticides néonicotinoïdes dans les années 1990, la production française de miel s'est effondrée. La surmortalité des abeilles est chronique. Le système agricole productiviste combattu par la Confédération paysanne fragilise la santé des abeilles, diminue la biodiversité et les ressources mellifères du fait de la spécialisation des territoires. Cependant, le dialogue entre monde agricole et apicole est primordial pour amorcer ce changement de système agricole. Les apiculteurs et apicultrices doivent se retrouver naturellement dans le projet de l'agriculture paysanne qui met au cœur de ses objectifs politiques l'autonomie, le travail avec la nature, le développement local, la répartition des moyens et des ressources, l'emploi et la qualité des produits. C'est ainsi que nous avons contribué à l'interdiction des OGM et que nous poursuivons le combat contre les dérogations d'utilisation de néonicotinoïdes (dépôt d'un référé au Conseil d'Etat début 2021 qui a été rejeté début 2022).

 
Nos propositions pour résoudre les problèmes de production et de commercialisation des apiculteurs
 
Engager la sortie des pesticides, à commencer par l'absence de dérogation à l'interdiction des néonicotinoïdes, l'interdiction des pesticides classés CMR* et PE accompagnée par le soutien des paysans à la transition de systèmes vers une agriculture paysanne respectueuse de son environnement
 
Cesser les protocoles de désinsectisation systématique dans le cadre de la lutte contre la FCO*

Lutter contre les fraudes sur le marché des produits de la ruche : la concurrence déloyale des miels francisés, adultérés, importés doit être combattue, les marchés du miel, de la gelée royale et des cires doivent être assainis pour protéger les apiculteurs des concurrences déloyales (francisation, adultération, importation, revente…). La Confédération paysanne soutien les apiculteurs.trices victimes de ces fraudes (cires contaminées, francisation de miel).
 
Lutter contre les distorsions de concurrence à l'importation en instaurant la mise en place de prix minimum d'entrée (argumentaire pour l'instauration de prix minimum d'entrée sur les produits importés, Podcast)
 
Améliorer la transparence de l'information au consommateur
   - Réglementer l'étiquetage de l'origine. Le décret sur l'étiquetage relatif à l'indication de l'origine des miels est entré en vigueur le 1er juillet 2022. Il modifie le décret n°2003-587 du 30 juin 2003 avec l'ajout d'une obligation d'indication des pays d'origine du miel en cas de mélanges de miels conditionnés en France. Résultat de lutte syndicale des producteur.trices, cette modification était attendue depuis longtemps afin de garantir une meilleure transparence aux consommateur.trices. Mais ce décret n'est pas assez ambitieux : un miel conditionné dans un pays européen puis vendu en France ne sera pas soumis à cette obligation, ce qui maintient la distorsion de concurrence et fragilise les apiculteur.trices (voir le communiqué de presse du 4 juillet 2022)
   - Instaurer une reconnaissance légale de la mention « apiculteur-récoltant » pour que le consommateur distingue les apiculteurs en vente directe des revendeurs.
 
Protéger et accompagner les apiculteurs.trices engagé.e.s en circuit BIO, en reconnaissant les efforts faits dans leurs pratiques apicoles et en maintenant la labellisation des colonies malgré la fin de la dérogation du périmètre de butinage (décision de l'Europe à l'occasion du renouvellement du cahier des charges AB en 2022).
La Confédération paysanne a engagé un travail de définition et de valorisation de « l'apiculture paysanne » pour la reconnaissance et la défense des pratiques paysannes apicoles
 
Une véritable politique de soutien face aux aléas climatiques. Alors que l'Etat annonce dès 2023 le remplacement du dispositif des calamités agricoles par une souscription obligatoire au système assurantiel, la Conf' demande la création d'un fonds mutuel et solidaire. Des tribunes ont été publiées début 2022 ("Assurance-récolte : 15 syndicats et organisations appellent le Sénat à entendre enfin les propositions alternatives", "14 syndicats et organisations s'opposent au projet de loi sur l'assurance-récolte") avec les partenaires pour s'opposer au désengagement de l'Etat et au déploiement de ce régime assurantiel excluant.
 
Une reconnaissance du rôle et du savoir-faire des apiculteurs dans la gestion sanitaire de leur cheptel. La poursuite de la réalisation et le financement des expérimentations par et pour les apiculteurs dans les ADA (Association de Développement Apicole) avec des produits sans AMM** (autorisation de mise sur le marché) est nécessaire. Un collectif d'apiculteurs.trices (dont la Conf') s'est rapproché du collectif « Plantes en Elevage » pour demander une révision de la législation en faveur d'une utilisation libre des acides organiques en apiculture. Un manifeste, signé par près de 1800 apiculteurs.trices a été publié au printemps 2021. Le collectif poursuit le travail de plaidoyer auprès des instances.
 
Soutenir davantage et accélérer la recherche sur le piégeage sélectif du frelon asiatique. La prise en charge des destructions de nids doit aussi être assumée par les pouvoirs publics

 
Une interprofession apicole : pourquoi faire ?
 
Pour la Confédération paysanne, l'interprofession doit permettre le financement d'actions permettant de répondre aux besoins des apiculteurs. En ce sens, les missions d'accompagnement des apiculteurs sur le terrain, notamment via les ADA, seraient soutenues notamment en termes d'installation et de formation. Les résultats de la recherche devront être applicables et utilisables par les apiculteurs, être publics et concrets pour le quotidien des apiculteurs. La recherche devra s'apparenter à de l'expérimentation, faisant toute sa place aux apiculteurs, souvent les premiers « inventeurs » des solutions aux problèmes qu'ils rencontrent.

L'interprofession doit gérer l'aspect économique de variation des prix qui doit permettre de donner une priorité d'écoulement la production Française vis-à-vis du négoce.

Les axes de travail de celle-ci devront contribuer à la résolution des problèmes de production, le suivi de la qualité des produits de la ruche et la structuration de l'économie de la filière pour davantage de fluidité, transparence et traçabilité. L'apiculture paysanne devra être consolidée par l'interprofession, au service des besoins des apiculteurs et non un surcoût supplémentaire. Sinon, nous serons les premiers à la combattre ardemment.
 
 
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