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COMMUNIQUE DE PRESSE

Grippe aviaire : passer à une autre stratégie sanitaire

31.12.2020

Ce jeudi 31 décembre matin, la Confédération paysanne et le Modef* se sont entretenus avec le Ministère de l'agriculture au sujet de l'influenza aviaire. Les deux syndicats agricoles notent une certaine inflexion apportée à la stratégie sanitaire nationale. Nous approuvons notamment que le pilotage des mesures de lutte soit confié aux Préfet.e.s ce qui doit permettre la concertation avec les acteurs locaux et l'adoption de mesures d'intervention plus appropriées au contexte local.

Cependant bien trop peu de choses ont été apprises des crises précédentes et nous redoutons de connaître les mêmes effets catastrophiques si des mesures de gestion sanitaires mieux adaptés au contexte ne sont pas rapidement prises.

C'est pourquoi, dans une lettre ouverte aux DDPP/DDCSPP du Sud-Ouest, nos deux organisations tiennent à rappeler leurs demandes majeures en matière de gestion et de maîtrise de l'épizootie :

⦁    Nous réclamons que seuls les animaux affectés par le virus soient abattus (foyers) et que les abattages soient organisés sur site (l'élevage) car le transport des animaux positifs vers les abattoirs réquisitionnés est une véritable aberration sanitaire.
⦁    Quand les palmipèdes sont porteurs sains (animaux résistant à la maladie), nous demandons que l'éleveur ait le choix entre deux possibilités : Mener la bande jusqu'en fin de cycle sur sa ferme avec mesures de biosécurité adéquates ou bien l'abattage.
⦁    Nous rappelons que la liste des foyers détectés contredit la thèse que les élevages plein air représenteraient un risque supérieur. Certes le risque d'introduction par la faune sauvage est réel. Cependant, la claustration n'apporte aucunement la preuve de son efficacité (y compris dans des élevages conduit avec rigueur) et surtout, quand le virus arrive dans un bâtiment, la vitesse de propagation et la charge virale sont démultipliées (densité des animaux, stress...). Par conséquent, le plein air ne doit plus être désigné comme facteur de risque plus élevé.

Il devient urgent de changer de méthode. Abattre des animaux sains pour créer des barrières sanitaires qui ne tiennent que provisoirement représente un coût économique et financier faramineux. Cette gestion pèse également sur le moral des producteurs et productrices qui voient les crises s'enchaîner avec toujours le même scénario...

Les contribuables n'ont pas à supporter la facture des erreurs d'une filière qui n'a tiré aucune leçon des deux précédentes épizooties (limitation des transports jamais mise en œuvre, dérogation « plein air » critiquée mais utilisée en complément des bandes claustrées...).

Enfin, nous exigeons que les autorités sanitaires garantissent une gestion de la crise qui fasse prévaloir l'intérêt général en prenant en compte les considérations sanitaires, économiques et surtout en préservant les différents modes de production de toutes les volailles (palmipèdes, volailles de chair, etc...).

Si nos demandes de bon sens ne sont pas prises en considération, nos deux organisations se réservent la possibilité de passer à d'autres formes d'action, en résistance à ces abattages préventifs massifs d'animaux sains aussi inefficaces sanitairement qu'inacceptable moralement.


Contacts :
Nicolas GIROD - Porte-parole de la Confédération paysanne - tél: 06 07 55 29 09
Sylvie COLAS - Groupe grippe aviaire - tél: 06 70 31 90 71
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