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COMMUNIQUE DE PRESSE

Relations commerciales : le prix de revient agricole doit être non négociable

15.12.2021

Ce 16 décembre se tient un nouveau comité de suivi des relations commerciales et la question des prix payés aux producteurs.trices sera abordée. Comme à chacune de ses interventions, le Ministre de l'agriculture va brandir la loi Egalim2 comme « La » solution.

Pourtant, après l'inefficacité d'Egalim 1 pour un partage de la valeur créée au bénéfice des producteurs et productrices, Egalim 2 sera tout aussi inopérante pour les éleveurs.euses et éleveuses en viande bovine pour deux raisons principales.

D'abord, en refusant d'interdire le paiement en-dessous du prix de revient, le gouvernement laisse la fixation du prix à la négociation entre les paysan.nes et leurs acheteurs. Cette réforme ne change donc rien à l'asymétrie du rapport de force. De plus, l'introduction d'indicateurs de coûts de production dans les modalités de fixation du prix n'aura pas d'intérêt tant que les acheteurs pourront décider, au détriment des paysan.nes, de minorer leur prise en compte en faveur des prix du marché.

Deuxième point tout aussi fondamental : la contractualisation obligatoire, le socle d'Egalim 2, censé permettre de mieux rémunérer les éleveurs.euses. Mais ce que le Ministre n'évoque jamais, c'est que sans une prise en compte réelle du prix de revient, cette contractualisation obligatoire est en fait une menace pour l'autonomie des paysan.nes et ce pour trois raisons :

- L'engagement sur 3 ans, sans contrainte réelle sur les prix, risque de rendre captif les paysan.nes, au profit de leurs acheteurs qui se sécurisent un volume d'approvisionnement pour faire tourner leurs outils.

- A l'échelle du commerce d'animaux entre paysan.nes, cette réforme a encore moins de sens : qui va faire un contrat de 3 ans pour acheter quelques bêtes à son voisin ? Il n'est pas possible que tous les échanges se fassent sur une échelle de 3 ans.

- Enfin, la contractualisation de 100% des volumes avec des contrats complexes enclenche des obligations administratives démesurées pour de nombreux paysans.nes qui croulent déjà sous la paperasserie.

Enfin, la seule petite lueur d'intérêt d'Egalim 2 est totalement douchée par le comportement des entreprises de l'aval qui refusent de contractualiser et qui empêchent Interbev de faire son travail de publication des indicateurs de coût de production.

La Confédération paysanne dénonce avec force la supercherie de ces « comités de suivi » de négociations commerciales qui restent cruellement défavorables aux éleveurs.euses. La situation dramatique de l'élevage en France - 33 000 élevages en bovins viande (-31%) ont disparu en 10 ans selon le dernier recensement agricole - exige une seule réponse : qu'un prix de revient non négociable soit le point de départ à toutes négociations commerciales.


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