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COMMUNIQUE DE PRESSE

La situation du marché de la bio est la preuve de l'échec des lois Egalim

27.07.2022

Après un rapport d'information du Sénat sur les lois Egalim pointant du doigt l'absence de retour rémunérateur pour les producteurs·trices, celui de l'Assemblée nationale présenté ce matin constate que 10 des 16 décrets d'application de la loi Egalim 2 n'ont pas encore été publiés. Ce qui rend cette loi doublement inopérante.

La hausse des prix agricoles constatée par les deux rapporteurs n'est pas synonyme de hausse de revenus pour les producteurs·trices, car les coûts de production flambent pour la majorité d'entre eux. De surcroit, nous rappelons que de toute manière la loi Egalim 2 ne garantit pas une couverture des coûts de production agricoles qui inclue une rémunération paysanne digne et équitable.

Pour la Confédération paysanne, il faut enfin agir à la racine, c'est à dire interdire l'achat des produits agricoles en-dessous de leur prix de revient, au lieu d'attendre un hypothétique ruissellement dans des filières alimentaires opaques. Espérer que l'industrie et la grande distribution s'accordent entre elles pour protéger le revenu paysan est une tartufferie ou le signe d'une méconnaissance complète de la réalité.

Prenons l'exemple de ce qui se passe en ce moment sur les marchés bio. Si la loi Egalim 2 permettait de rémunérer équitablement les paysan·nes, alors on ne devrait pas observer des prix en bio inférieurs aux prix conventionnels, comme c'est le cas dans nombre de filières. C'est bien la preuve que les prix agricoles ne sont pas basés de fait sur les coûts de production.

Autre scandale, les prix dans les rayons affichent toujours des écarts énormes entre le bio et le conventionnel. Par exemple, bien qu'acheté aux producteurs·trices en-dessous du prix du lait conventionnel, le lait bio peut même être vendu le double aux consommateurs·trices[1]. Cela prouve bien l'absence de corrélation entre les prix à la production et les prix en rayon. C'est pourquoi nous demandons l'interdiction immédiate des sur-marges de la grande distribution sur les produits de qualité (AOC*, IGP*, AB...). C'est une mesure de bon sens, protectrice des paysan·nes et des consommateurs·trices, facile à mettre en œuvre et à contrôler. Sur-marger sur ces produits, c'est diminuer l'accessibilité de toutes et tous aux produits de qualité. S'ajoute à cela, l'absence d'accompagnement des pouvoirs publics pour augmenter réellement et significativement les débouchés de la bio dans la restauration collective[2].

Enfin, l'angle mort des lois Egalim est le refus des décideurs politiques de mettre en place des outils de régulation et de maîtrise des volumes à l'échelle nationale et européenne.

Tous les ingrédients étaient déjà réunis pour faire de ces lois Egalim 1 et 2 un véritable fiasco pour le revenu paysan et la transition agroécologique.


[1] Au Carrefour d'Amiens, lors de notre action du 8 juin dernier, alors que le lait bio est payé autour de 40 cts le litre aux producteurs, nous avons constaté un litre Lactel bio à 2,80 euros et un litre Lactel conventionnel à 1,40 euro.

[2] Avec un objectif fixé à 20% au 1er janvier 2022 dans la loi Egalim 1, la part des produis bio dans les cantines scolaires atteint péniblement les 6%.


Contacts :
Nicolas GIROD - Porte-parole de la Confédération paysanne - tél: 06 07 55 29 09
Denis PERREAU - Secrétaire national - tél: 06 88 80 75 48
Caroline NUGUES - Chargée de communication - tél: 06 95 29 80 78
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