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COMMUNIQUE DE PRESSE

Un plan Eau à contre-courant des urgences

30.03.2023

Emmanuel Macron vient d'annoncer le plan Eau du gouvernement. Derrière des termes et des éléments de langage sur la "sobriété", les propositions de ce plan ne changeront pas grand-chose face aux grands enjeux de la protection de la ressource en eau.

Alors qu'à peine 7% de la Surface agricole utile est irriguée, l'agriculture utilise dans certains territoires jusqu'à 80% des prélèvements totaux en période estivale. Pourtant, l'agriculture n'est évoquée que tardivement dans ce plan et n'apparaît pas dans le volet sobriété. On ne sait même pas si elle est concernée par l'objectif annoncée de baisse des prélèvements, pourtant indispensables aussi pour l'agriculture. Par contre, ce qui est certain, c'est que le Président exprime la volonté d'étendre la surface irriguée.

Pour le stockage, Emmanuel Macron pointe la priorité de la vie des sols pour un rechargement maximal des nappes. Tant mieux ! Mais malheureusement aucune mesure concrète n'est annoncée. Pour le stockage de l'eau dans des ouvrages, les critères fixés par ce plan eau sont le contraire des méga-bassines : partage, fondements scientifiques et conditionnement aux changements de pratiques. Nous espérons ainsi qu'il sera mis fin à tous les projets de stockage qui ne respectent par ces critères.

Pour la Confédération paysanne, un vrai plan Eau est un plan qui permet de réduire réellement les prélèvements d'eau de l'agriculture. Pour cela, il faut se poser les bonnes questions : qu'est-ce qu'on irrigue ? Pour quel modèle agricole et alimentaire ? La réponse doit être un modèle agricole qui relocalise l'alimentation, produit une alimentation de qualité et in fine limite ses prélèvements et protège la ressource en eau.

Pour cela nous demandons urgemment :

  • De prioriser les usages de l'eau en agriculture. Les productions agricoles qui relocalisent l'alimentation et favorisent les emplois en agriculture doivent être prioritaires, en particulier le maraîchage diversifié.
  • De plafonner les volumes d'eau accordés par ferme en fonction du nombre d'actifs et des productions. Les plafonds doivent être déterminés au niveau local et en fonction des condition-pédoclimatique et hydrogéologiques du territoire et relativement à des pratiques qui favorisent d'abord les économies d'eau.
  • De massivement réorienter les financements relatifs à l'eau en agriculture vers le soutien et le développement de pratiques qui permettent de retenir l'eau dans les sols (couverts végétaux, haies, prairies permanentes, semences paysannes, haies, bandes enherbées…), de protéger l'eau (baisse des intrants chimiques de synthèse) et d'économiser la ressource en eau. 
  • Et bien évidemment de mettre fin aux méga-bassines.

Contacts :
Nicolas GIROD - Porte-parole de la Confédération paysanne - tél: 06 07 55 29 09
Marie-Pierre RÉPÉCAUD - Secrétaire nationale - tél: 06 84 18 99 58
Caroline NUGUES - Chargée de communication - tél: 06 95 29 80 78
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