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COMMUNIQUE DE PRESSE

Dermatose nodulaire contagieuse : Oui, une autre politique sanitaire est possible !

Depuis vendredi, l'Etat utilise le démarrage de la campagne vaccinale pour passer sous silence l'horreur des abattages totaux. Nous refusons de fermer les yeux sur les drames intolérables qui se jouent dans les fermes, générés par une politique sanitaire orientée avant tout sur la préservation des exportations.

Malgré la sidération, malgré l'urgence, il est vital de mettre en place immédiatement une politique sanitaire efficace, humaine et acceptable contre la propagation de la dermatose nodulaire contagieuse (DNC), en alliant :

• L'isolement des animaux malades et leur euthanasie ciblée lorsque leur état de santé le nécessite– dès la déclaration de la maladie et au fur et à mesure de son évolution dans les élevages touchés ;
• Une campagne vaccinale large et accessibleà tous les paysans et toutes les paysannes de la zone ;
• L'indemnisation totale des pertes directes et indirectessubies par les élevages touchés, les élevages de la zone réglementée et les entreprises du territoires (dont en particulier les coopératives laitières) ;
• La limitation des mouvements et la mise en place de mesures de prévention strictes pour éviter la diffusion de la maladie. La semaine dernière, des camions d'équarrissage non bâchés emmenaient les bêtes euthanasiées jusque dans le Jura !
• La concertation large des paysannes et paysansconcerné.es, plutôt qu'une accumulation d'injonctions autoritaires décorrélées de la réalité du terrain.

Contrairement à ce que prétend la Ministre, les avis scientifiques confirment la possibilité de changer de stratégie. Dans son étude de 2016 réalisée suite à l'apparition de la DNC dans les Balkans, l'EFSA[1] estimait que, sur un territoire où une campagne de vaccination large était menée, l'abattage total des troupeaux et l'euthanasie ciblée des animaux ont le même impact sur la lutte contre l'épidémie. Il est donc primordial de prendre enfin en compte les impacts socio-économiques dramatiques d'une politique d'abattage total. De ce fait, pour préserver à la fois nos territoires et les éleveur.euses, une seule politique d'abattage est possible : celle d'un abattage partiel et ciblé.

La Confédération paysanne restera aux côtés des éleveurs et éleveuses impactées et de leur famille, et continuera d'être force de proposition pour protéger les troupeaux des maladies, mais aussi de la politique sanitaire inhumaine de l'Etat.