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COMMUNIQUE DE PRESSE
Pour réduire le mal-être en agriculture, maintenons les crédits dédiés aux fermes en difficulté
28.11.2025
La Confédération paysanne était auditionnée le 27 novembre par M. Arnaud Simion, député de Haute-Garonne, sur sa proposition de loi visant à protéger la santé mentale des agricultrices et des agriculteurs. Nous saluons l'intérêt des pouvoirs publics pour la détresse psychique du monde agricole, un sujet trop longtemps occulté et aujourd'hui bien documenté.
Cependant, traiter les symptômes du mal-être restera insuffisant, si l'on n'agit pas sur ses causes systémiques. Entre 2020 et 2023, 40 000 fermes de petite taille ont disparu, selon la dernière enquête sur la structure des exploitations agricoles menée par le ministère de l'Agriculture. Ce plan de licenciement massif et silencieux est délétère pour le bien-être des paysan·nes, notre souveraineté alimentaire et la vitalité des campagnes. Face à la multiplication des aléas climatiques, des crises sanitaires et à la volatilité des prix agricoles, de plus en plus de fermes se trouvent fragilisées et ont besoin d'un accompagnement pour passer un cap difficile.
C'est dans ce contexte que le gouvernement a décidé de diminuer drastiquement les dispositifs de soutien aux fermes en difficulté, dans le projet de loi de finances 2026. En effet, les crédits destinés à l'aide à la relance des exploitations (AREA) chutent de 80% (de 6,7 à 1,3 millions d'euros), tout comme l'aide à la cessation d'activité permettant d'accompagner la reconversion professionnelle des paysan·nes contraints de cesser leur activité pour des motifs économiques. Le fond d'allègement de charges est tout bonnement supprimé, alors qu'il a montré sa pertinence pour réduire les frais financiers occasionnés par l'accord d'une garantie bancaire ou la restructuration de l'endettement.
Ces coupes budgétaires sont en contradiction totale avec les engagements pris par l'Etat en 2022 pour renforcer l'accompagnement économique des agriculteurs et agricultrices en difficulté et avec les objectifs de la feuille de route sur la prévention du mal-être en agriculture. Au lieu de voir ses moyens réduits, le dispositif AERA (anciennement AgriDiff) doit au contraire être renforcé. Cette aide, conditionnée à la réalisation d'un audit, permet d'engager un plan de restructuration des dettes de l'exploitation avec un suivi technico-économique, afin de préserver l'outil de production. Elle doit être amplifiée et réorientée vers les agriculteurs·trices les plus en difficulté, qui en sont aujourd'hui exclus. Il est impératif d'arrêter l'hémorragie et de maintenir toutes les fermes existantes : nous demandons donc le maintien de ces crédits au sein de l'action « Gestion de crise et aléas » du programme « Compétitivité et durabilité de l'agriculture, de l'agroalimentaire et de la forêt ».
Contacts :
Fanny MÉTRAT - porte-parole nationale - tél: 06 16 60 25 03
Emilie DELIGNY - secrétaire générale - tél: 06 36 58 17 26
Bastien MOYSAN - Secrétaire national - tél: 07 69 43 94 15
Caroline NUGUES - Chargée de communication - tél: 06 95 29 80 78



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