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COMMUNIQUE DE PRESSE

Communiqué de presse en soutien aux Goodyear

02.02.2016

Comme le mentionne un communiqué de la CGT Goodyear/ Amiens Nord, pour la première fois depuis un demi-siècle
et qui plus est sous un gouvernement soi-disant socialiste, des syndicalistes sont condamnés à une lourde peine de prison ferme pour avoir participé, avec les salariés, à des actions en vue d'empêcher la fermeture de leur usine.
La séquestration temporaire de deux cadres de cette entreprise par des syndicalistes ne peut occulter la violence
patronale à laquelle cette action répondait : 1 143 licenciements chez Goodyear avec leur cortège de ruptures familiales et pour plusieurs salariés des suicides.

La décision du tribunal correctionnel d'Amiens de condamner les 8 anciens salariés de Goodyear à 9 mois de prison
ferme, suivant ainsi quasiment mot pour mot le réquisitoire du procureur de la république, qui agit ici alors même qu'aucune plainte n'a été déposée, apparaît comme éminemment politique, en particulier compte tenu de la ligne libérale et sécuritaire de notre gouvernement "socialiste". C'est cette ligne qui s'illustre depuis maintenant trois ans et demi en multipliant les assauts contre le code du travail, les cadeaux au MEDEF et maintenant les tentations liberticides.
Cette sanction illustre enfin l'inégalité de traitement réservé au patronat et aux militants syndicaux. L'énormité de cette
sanction n'a d'égale que l'impunité d'un patronat qui sanctionne quotidiennement les syndicalistes qui s'opposent à l'arbitraire dont ils sont victimes. Depuis le début des années 2000, les condamnations pour délit d'entrave à l'action syndicale ont été divisées par plus de trois et ce véritable délit vient d'être en partie dépénalisé par la loi Macron.
Avec l'arrivée au pouvoir de François Hollande, qui avait pour slogan de campagne "le changement c'est maintenant"
et se déclarait "ennemi de la finance", et avec un Parti "Socialiste" à cette période majoritaire à tous les niveaux (Assemblée nationale, 21 régions françaises, 56 départements sur 96, 15 des 20 plus grandes villes françaises, et même le Sénat pour la première fois de son histoire !), les français étaient en droit d'attendre un changement de cap par rapport à l'ère Sarkozy, et notamment une politique sociale innovante, remettant l'humain au centre, consciente des enjeux écologiques et moins favorable aux multinationales avides de profits à tout prix.

Or, depuis 2012, de nombreuses mesures ont au contraire été prises par ce gouvernement contre les plus démunis
(par exemple la réforme des règles de l'indemnisation chômage) et contre les militants - qu'ils soient syndicalistes, associatifs et/ou issus de différents collectifs - avec une accélération depuis la mise en place de l'État d'urgence (perquisitions arbitraires, assignations à résidence sans lien avec le terrorisme...) et la tentation de rendre permanents des dispositifs sécuritaires permettant un plus grand contrôle social, sous couvert de sécurité et au détriment des libertés fondamentales.

Ce gouvernement encourage, depuis 2012, le processus de criminalisation des mouvements sociaux : refus de promulguer la loi d'amnistie sociale, poursuite du fichage ADN des militants syndicaux, et aujourd'hui interdiction des manifestations et assignations à résidence de militants dans le cadre de l'état d'urgence.
Tout en préparant la suppression de plus 1000 articles du Code du travail, pour une soi-disant simplification qui
profitera au patronat et fragilisera encore plus le salariat, la scandaleuse condamnation des syndicalistes de Goodyear à de la prison ferme donne le sentiment qu'Hollande, Valls et Macron ont décidé de faire un exemple en déclenchant une répression sans précédent contre les syndicalistes qui luttent dans les entreprises. La dimension politique de cette décision inacceptable ne peut que jeter le doute sur l'indépendance de la justice et ainsi continuer à discréditer tout un système qui n'a plus de démocratique que le nom.

La loi Macron, l'utilisation du 49-3, la loi sur le renseignement ..., et aujourd'hui la criminalisation des mouvements
sociaux ; toutes ces mesures sont de nature à inquiéter les citoyens, militants et représentants de la société civile dont nous faisons partie. Notre détermination à défendre la justice sociale et les libertés n'en est que plus forte.
Dans nos collectifs, personne ne s'y méprend, la violence qui vous est reprochée est bien moindre que la violence
quotidienne de l'exploitation capitaliste, la violence brutale du licenciement et celle de la réalité terrible du chômage dans le cadre du « marché de l'emploi ».

Ce faisant, ce sont tous nos sursauts démocratiques, toutes nos mobilisations collectives qui sont visées.
Nous, militants membres de la CIP (Coordination des Intermittents, intérimaires et Précaires de Picardie), du cercle
Podemos amiénois, du collectif des désobéissants, du collectif anti-Monsanto Amiens, du comité de soutien Notre Dame des Landes Amiénois, de la confédération paysanne, de Novissen et du collectif Stop TAFTA apportons notre soutien et exprimons notre solidarité aux militants condamnés arbitrairement ainsi qu'à l'ensemble des personnes en lutte au sein de Goodyear.

 


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