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NDDL - Y construire son avenir

Micka, 27 ans, cultive avec 5 comparses légumes, tournesol et céréales, installés dans un ancien corps de ferme voué à la destruction. Il espère continuer ses prochaines années à cultiver sur des terres « communisées », gérées par le mouvement de lutte.

J'arrive sur la Zad au printemps 2011, BPREA en poche (1), hors cadre familial, avec aucune possibilité proches d'installation. Je suis en quête de perspectives plus réjouissantes que s'endetter, s'exploiter à double temps plein pour produire des légumes livrés à des citadins confortables.
Accompagné de 5 comparses, nous mettrons en culture une parcelles d'un hectare, devenue friche, en maraîchage diversifié. Objectif : utiliser nos envies et savoir faire paysans pour occuper la terre contre l'aéroport, créer du lien entre squatteurs et paysans historiques et s'éprouver dans un projet agricole collectif.
Arrivés sans matériel et avec les perspectives permanentes d'expulsion/destruction, nous ne ferons pas d'investissements, privilégiant le système D, ainsi que la solidarité des paysan·ne·s et citoyen·ne·s alentours. Ni siret (2), ni statuts, ni label. La production est vendue sur place, à prix libre.

L'automne 2012 voit la fin de ce premier projet de production, sous un déluge de grenades et lacrymo. Depuis, nous sommes installés aux Fosses Noires, dans un ancien corps de ferme voué à la destruction. Légumes plein champs (1 ha), huile de tournesol (4 ha l'année prochaine), pâte sèche (objectif 4 à 5 tonnes de blé transformées par an ) sont venus remplacer le maraîchage diversifié. Les parcelles sont en rotation avec d'autres groupes (herbes, céréales...). Les légumes de conservation sont vendus par le bouche à oreille.

L'absence des contraintes économiques classiques et l'entraide permettent de pouvoir expérimenter des technique culturales particulières : j'entretiens mes légumes à l'aide d'une jument de trait breton (photo), attelée de matériels modernes. Tous les ans, un demi-hectare d'oignons est cultivé conjointement avec un comité de Rennes contre l'aéroport de Notre-Dame : ici on assure le suivi technique global, eux viennent à 25 pour 2-3 chantiers manuels. La production (6 tonnes en 2015) est ensuite partagée selon les besoins. Une partie part gratuitement en soutien (Zads, aide aux sans-papiers, mouvements sociaux...). Les frais de la culture sont assumés conjointement.
Dorénavant enraciné au territoire, j'escompte bien pouvoir continuer ces dix prochaines années à cultiver sur des terres « communisées », gérées par le mouvement de lutte. Ici, le territoire est suffisamment fertile pour expérimenter et construire un avenir radieux.


(1) BPREA : Brevet professionnel responsable exploitation agricole
(2) Numéro d'immatriculation d'une entreprise
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