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NDDL - En attendant la première venue du laitier

 

A Saint-Jean-du-Tertre, sur une ferme sauvée de la destruction, Wilhem construit son avenir paysan dans l'élevage laitier, en bio, en synergie avec toutes les autres activités de la Zad.

Saint-Jean du-Tertre, c'est le nom d'une victoire. En avril 2014, le mouvement de lutte contre le projet d'aéroport obligeait la préfecture à suspendre l'expulsion et la destruction de cette ferme. J'étais l'un des quatre occupants à avoir investi les lieux pour « préserver et améliorer l'existant afin de permettre une installation agricole ». Très vite, des activités se sont mises en place dans le hangar attenant : la meunerie, l'atelier mécanique. J'étais encore pour  ma part salarié à plein temps dans une ferme du sud de la Loire (1).

En décembre, suite au départ de deux co-habitants, je suis venu à Saint-Jean à plein temps. Une semaine plus tard, j'avais trois génisses. Aujourd'hui, je m'occupe de quinze jeunes bovins qui m'ont tous été donnés. Parallèlement je suis en stage chez Sylvie et Marcel via la Ciap (2). Mon projet d'installation n'a pas beaucoup varié depuis ma sortie du brevet professionnel (BPREA) en juin 2013 : c'est de vivre d'une ferme avec 25 à 30 vaches laitières, élevées à l'herbe et en bio. Ce qui change avec la Zad, ce sont les perspectives que ça ouvre. Sur les 60 hectares qui constitueront, je l'espère, le parcellaire, une partie de l'assolement sera partagé avec mes camarades du groupe céréales et des prairies humides pourraient devenir des communaux.

S'installer sans s'endetter, mettre en place un outil facilement transmissible qui puisse aussi faire vivre d'autres personnes par de la transfo ou d'autres ateliers, avoir de nombreux voisin.e.s et devenir fermier d'une terre devenue propriété collective : tels sont les enjeux qui m'attachent ici.
Aux multiples avantages nés de la lutte ou encore à construire s'ajoutent les atouts plus anciens du
monde agricole local : une Cuma* intégrale à Notre-Dame des Landes (le matériel n'est pas mon fort), des réseaux paysans remuants qui ont fondé le Copain, etc.

En attendant la première venue du laitier (Biolait), des bataille restent à mener : faire tomber le projet d'aéroport, mais aussi gagner la guerre du foncier. Il serait injuste que les terres sauvées par le mouvement de lutte aillent à l'agrandissement de fermes qui en ont déjà bien assez, surtout quand les exploitants ont négocié avec AGO-Vinci. Nous avons l'occasion de créer quelque chose de nouveau : saisissons-la !


Wilhem



(1) Le département de la Loire-Atlantique est « coupé » en deux par le fleuve Loire. Notre-Dame-des-Landes est au nord.
(2) Créée par des paysans et organisations membres ou proches de la Confédération paysanne, la Ciap de Loire-Atlantique est une société coopérative d'intérêt collectif (Scic) accompagne des porteurs de projets agricoles vers l'installation et la pérennité de leurs activités, en mobilisant toutes les compétences des territoires et celles propres à la coopérative. Cf CS n° 305 (mars 2015)
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