Aides agricoles : la dépendance de l’État aux lobbys agro-industriels doit s’arrêter maintenant !
Dans un article du 21 juillet, le média Contexte révèle le contenu d'un rapport confidentiel du CGAAER sur les subventions dommageables à la biodiversité.
Ayant choisi de se concentrer sur les aides directement négatives, le CGAAER conclut que peu de subventions sont néfastes au vu du montant des aides agricoles (1,1 milliard d'euros sur 33,7 milliards).
Mais dans un rapport publié le 22 juillet, les inspecteurs des finances et de l'environnement contredisent l'analyse du Ministère de l'agriculture. Ils critiquent la méthode de calcul et annoncent que 20 milliards de dépenses publiques sont à revoir en priorité, dont 8,3 milliards pour l'agriculture. On est loin du 1,1 milliard du CGAAER !
Ceci dit, sur fond de discorde, les trois ministères s'accordent pour dire que « l'évolution de la PAC* n'a pas permis d'enrayer la tendance au déclin de la biodiversité des milieux agricoles. Pour les inspecteurs IGF-IGEDD, 69 % de ces fonds européens sont à remodeler ».
Ainsi, des orientations consensuelles sont portées par les trois administrations et font écho aux revendications de la Confédération paysanne : conditionnalité, réforme de l'écorégime, soutien accru aux MAEC ….
Les décisions prises par le Ministère de l'agriculture début juillet, concernant la réorientation d'une bonne part du reliquat des aides à la conversion à l'agriculture biologique vers des aides du premier pilier sont en complète contradiction avec ces préconisations.
Face aux enjeux environnementaux et climatiques qui impactent en premier lieu l'agriculture et les paysan-nes, et à la lumière de ces analyses factuelles, il est plus que temps que nos dirigeants prennent leurs responsabilités et assument des décisions au service de l'intérêt général. Tou-tes les agriculteur-ices doivent être accompagné-es, mais les pratiques les plus vertueuses doivent être soutenues en priorité.
En premier lieu, nous réclamons l'indépendance de l'Etat vis-à-vis des lobbys qui incitent à poursuivre une trajectoire d'industrialisation de l'agriculture. Cette tendance lourde d'allégeance aux intérêts des puissants de l'agro-industrie et de l'agro-alimentaire s'est exprimée de manière totalement décomplexée avec le soutien de la Ministre de l'agriculture à la loi Duplomb. Cette allégeance se fait au détriment du revenu des paysan-nes, de l'installation et de la préservation de l'environnement. Les rapports des trois ministères devraient inciter à revoir les priorités et les politiques publiques agricoles.