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COMMUNIQUE DE PRESSE

Mégabassines : les paysan·nes en première ligne des ravages de l’agro-industrie

28.10.2022

Soixante-dix paysan·nes de la Confédération paysanne se sont mobilisé·es cet après-midi à la Rochelle, devant les silos de céréales du port de La Pallice. Ce lieu symbolise le modèle industriel agro-exportateur dont les mégabassines, énormes cratères plastifiés, sont un artifice ultime pour continuer à ne rien changer.

La Confédération paysanne a ensuite organisé un barrage filtrant sur le pont de l'Ile-de-Ré et distribué des tracts aux citoyen·nes pour les sensibiliser aux enjeux de l'eau et des mégabassines. Cette action est un prélude paysan à la grande mobilisation « Pas une bassine de plus » ce week-end à Sainte-Soline.

Face aux sécheresses à répétitions, syndrome du dérèglement climatique, les mégabassines deviennent pour certains la réponse adéquate alors qu'elles sont en fait un moyen pour ne pas s'attaquer à la cause principale : des sols qui ont perdu leur capacité d'infiltration, de stockage et de mobilisation de l'eau.
Pire, les mégabassines accentuent la perturbation du cycle de l'eau en participant au maintien d'un système agricole qui stérilise les sols et nécessite des volumes de prélèvement d'eau toujours plus importants. Dans le Sud-Ouest, par exemple, où le taux de recharge des nappes va diminuer de 30 à 50%, les mégabassines sont une solution totalement anachronique.

Pour justifier leur installation, les promoteurs des mégabassines multiplient les mensonges. Après celui de leur remplissage direct par de l'eau de pluie, celui sur le cycle de l'eau. Sans ces mégabassines, l'eau de pluie « irait à la mer et serait perdue ». L'eau perdue n'existe pas dans le cycle de l'eau puisque c'est un mouvement continu entre le ciel, la terre et les océans. En réalité, en pompant le peu d'eau qui a réussi à s'infiltrer, les mégabassines perturbent grandement son cycle au détriment des milieux naturels.

La solution se trouve dans le développement de pratiques permettant de faire du sol ce qu'il est censé être : le principal réservoir d'eau. Ces pratiques sont multiples : développer la matière organique des sols, planter des haies et des arbres, maintenir et restaurer les prairies et zones humides, varier les assolements, sortir de l'usage des intrants chimiques... Elles permettent de limiter le ruissellement de l'eau au profit de son infiltration.

C'est pourquoi nous exigeons :
•    l'arrêt des projets de mégabassines, ultra subventionnés par l'argent public.
•    la mise en place d'un projet agricole et alimentaire qui préserve et partage l'eau dans nos territoires.
•    le développement de politiques publiques et mesures commerciales pour soutenir les changements de pratiques et les installations d'irrigation économe.

La balle est dans le camp des pouvoirs publics pour préserver enfin l'intérêt général. Nous, paysannes et paysans continuons de prendre notre part et manifesterons demain à Sainte-Soline pour dire STOP à ces mégabassines.


Contacts :
Nicolas GIROD - Porte-parole de la Confédération paysanne - tél: 06 07 55 29 09
Véronique MARCHESSEAU - Secrétaire générale - tél: 06 98 53 76 46
Caroline NUGUES - Chargée de communication - tél: 06 95 29 80 78
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