COMMUNIQUE DE PRESSE
Grippe aviaire: la catastrophe exige une remise à plat
14.06.2022Le dossier de la grippe aviaire est bien loin d'être clos. Le ministère entame ce jeudi des « discussions » sur la feuille de route grippe aviaire signée en 2021. La Confédération sera présente pour faire acter officiellement sa demande de remise à plat complète de cette feuille de route. S'en tenir à des « aménagements à la marge », comme l'envisage le ministère, n'est pas possible et nous le ferons savoir.
Cette position est d'autant plus intenable que le lobby anti plein-air s'agite au niveau européen. Les propos tenus hier par le représentant de la DG Santé lors de la réunion de la Commission agriculture du Parlement européen sur l'IAHP nous inquiètent tout autant qu'ils nous révoltent. Pour M. Reviriego Gordejo, « le plein air serait possible si le virus n'existait pas » et « on ne peut pas se permettre d'avoir des volailles en plein air en hiver ». Il propose donc de changer l'étiquetage et d'informer le consommateur qui, à l'en croire, comprendra, que sa volaille plein air n'est pas élevée en plein air car « ce n'est plus possible ».
La DG santé, encore une fois, met en avant la responsabilité de la faune sauvage alors que la propagation du virus est liée aux flux ; si le problème de la trop forte densité de certains élevages est pointé, la seule réponse proposée est de renforcer la biosécurité.
Cette lecture de la crise est totalement fallacieuse et ignorante des données scientifiques [1] alors que la crise française, où tous les élevages ont été claustrés cet hiver, a bien montré que la claustration n'a eu aucune efficacité ni en matière d'introduction ni en matière de diffusion. Le résultat catastrophique de cette gestion de crise doit obliger une remise en cause de la stratégie sanitaire à tous les niveaux.
De plus, l'approche de la DG santé reste purement économique puisque qu'il s'agira d'abord de savoir s'il est plus rentable – mais pour qui ? – de vacciner ou de dépeupler massivement ! Quel mépris pour le travail des éleveur·euses en situation de détresse après cette nouvelle crise.
La Confédération paysanne est consternée de voir qu'au niveau européen aussi les autorités refusent de prendre la mesure des raisons de la propagation inédite du virus qui a entrainé en Europe l'abattage de 50 millions de volailles et d'oiseaux.
[1] Bibliographie des données scientifiques : https://www.confederationpaysanne.fr/sites/1/articles/documents/bibliographie_donnees_scientifiques.pdf
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