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ELEVAGE
03.07.2025

Tuberculose bovine : un élevage teste avec succès une alternative à l'abattage total

Au mois de janvier 2024, Philippe et Sophie Sicre, éleveur·euse à Espès-Undurein au Pays basque, apprenaient la présence d'une vache contaminée par la tuberculose bovine dans leur élevage. La nature des lésions de cette vache, classées C3, plaçait dès lors la ferme sous le coup de l'abattage total.

Face aux conséquences d'un protocole de gestion de la tuberculose mettant à mal les élevages, la famille Sicre est entrée en lutte et a refusé l'abattage total de son troupeau, avec le soutien du syndicat ELB* et de la Confédération paysanne nationale. Le 30 mars 2024, plus de 400 personnes se sont réuni·es sur leur ferme pour exiger de l'État “un changement de stratégie sanitaire”. S'en sont suivis de nombreux échanges avec les services de l'État, la DDPP, la préfecture et la DGAL*. Ce travail de longue haleine a permis à la famille Sicre et à ELB* de négocier, à l'été 2024, un nouveau “protocole de gestion alternatif” permettant de sauvegarder un noyau de vaches transhumantes et de préserver la génétique travaillée par les paysan·nes depuis des années. 

Comme exigé par ce protocole, après une forte décapitalisation, le troupeau a été soumis pendant presque un an à des tests successifs, à intervalle régulier. Finalement, une seule vache, la première testée positive et abattue le 18 janvier 2024 était infectée par la tuberculose bovine. Le protocole alternatif a permis de sauver une partie du troupeau : 32 vaches et 10 génisses.

Alors que tous les étés, les Sicre emmenaient leurs vaches transhumer, le troupeau n'avait pas pu quitter la ferme l'an dernier. Finalement, après 16 mois de lutte, le 12 juin dernier, les gasconnes ont pu reprendre le chemin de la montagne pour aller passer l'été dans le Haut-Béarn. Leurs cloches ont sonné à nouveau à Urdos !

La solidarité est une valeur fondamentale du syndicat ELB* et de la Confédération paysanne, qui a permis d'aller au bout de cette lutte. Sans la détermination de cette famille, le soutien du syndicat ELB* et de la Confédération paysanne, les mobilisations des paysan·nes, ami·es, élu.es... rien de tout cela n'aurait été possible. 

Ce protocole expérimental a ouvert, localement, une nouvelle voie aux élevages touchés, à qui un “protocole sélectif renforcé dérogatoire” a été proposé ces derniers mois. Le succès de ce protocole, qui démontre qu'il existe une alternative à l'abattage total, ouvre des perspectives vers des protocoles plus acceptables par les éleveurs, une revendication portée depuis longtemps par ELB* et la Confédération paysanne.

Les paysan·nes d'ELB* et de la Confédération paysanne se félicitent de cette première victoire. Le chemin est néanmoins encore long vers la mise en œuvre d'une stratégie sanitaire qui concilie préservation de l'élevage bovin, et efficacité contre la tuberculose bovine. Nous réaffirmons la nécessité de sortir de la logique d'abattage total, de renforcer la surveillance de la faune sauvage reconnue vectrice de la maladie, et d'allouer davantage de moyens pour la recherche sur l'immunité des troupeaux ainsi que sur la génomique.

Il est nécessaire de poursuivre la voie ouverte par Sophie et Philippe Sicre, pour espérer voir demain des vaches nombreuses au Pays basque et ailleurs.




En téléchargement :

    Communiqué de presse commun
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