VITICULTURE : NOS POSITIONS
Pour une viticulture paysanne, vivante et plurielle

La France est en surface le troisième pays viticole au monde (796000 ha), derrière l'Espagne et la Chine, et le second en volume produit derrière l'Italie (46 Mhl). 366 160 ha de vignes françaises (46 %) sont en appellation d'origine contrôlée (AOC*), 222 880 ha en indication géographique protégée (IGP*), 63680 ha sont sans indication géographiques (sans IG) et 151 240 ha sont cultivés pour la production d'eau de vie.
La viticulture française est dans une situation de crise de surproduction qui s'installe dans le temps. La multiplication des plans d'urgence ne suffit pas à répondre aux besoins de décroissance du secteur. Il y a une urgence à mettre en place des mesures structurelles pour permettre à des vigneron·nes de sortir dignement du secteur et pour restructurer le foncier restant.
NOS OBJECTIFS
Maintenir une viticulture diversifiée dans tous les territoires, avec des systèmes de régulation de la production en renforçant les outils de régulation en amont (autorisation de plantations, limitation des rendements y compris en vin de table et eau de vie). L'arrachage ne doit pas être une politique d'élimination des petites structures viticoles, mais un outil de gestion de crise porté par l'ensemble de la filière et des fermes viticoles.
Organiser les volumes de production du secteur de la manière la plus équitable et humaine possible pour qu'il soit plus en phase avec le marché et permettre ainsi un prix rémunérateur.
Lutter contre la mise en concurrence entre coopératives et entre domaines particuliers et coopératives et surtout être forts ensembles face au négoce (limitation du pouvoir du négoce à l'intérieur des ODG). Fixer un prix minimum d'entrée des vins (sauf AOP*) est nécessaire et obligatoire.
Que les pouvoirs publics encouragent les pratiques respectueuses de l'environnement et des travailleur·euses de la vigne et du vin. La viticulture est au premier rang des utilisateurs de pesticides : nos combats doivent pousser à la réduction de l'usage de ces produits chimiques dans le vignoble français.
NOS REVENDICATIONS
Maintien d'une régulation des plantations. Ne plus attribuer de droits ou autorisations nouvelles qu'aux petites fermes viticoles.
Mise en place un plan d'arrachage par des mesures incitatives dans l'optique de réguler le marché en priorisant les terres les plus fertiles pour qu'elles puissent retourner à la production alimentaire et/ou animale. Les terres à caractère gélif et/ou infestées par la flavescence pourraient également être priorisées dans ce plan d'arrachage.
Permettre aux viticulteur·rices d'émarger à des aides MAEC importantes pour encourager les viticulteur·trices à faire évoluer leurs pratiques culturales vers des systèmes plus respectueux de l'environnement.
Systématiser le traitement à l'eau chaude des plants et boutures de vigne pour détruire les phytoplasmes responsables du développement de la flavescence dorée et de xylella fastidiosa.
Favoriser la transmission-installation de la viticulture vinicole par le renforcement du contrôle des structures. Limiter l'agrandissement démesuré des domaines viticoles et lutter contre la financiarisation de nos vignobles, et notamment les investisseurs de rentabilité. Ceux-là mêmes qui viennent spéculer et spolier le travail de plusieurs générations de vigneron·nes souvent adhérent·es de caves coopératives.
Dans les cas où la vigne bénéficie d'irrigation, celle-ci doit être conditionnée à des pratiques qui permettent de limiter la consommation d'eau et de la préserver : absence d'intrants chimiques, enherbement minimum.
Défendre la pluralité et la singularité des vins, notamment les vins paysans issus de vinifications avec très peu voire aucun intrant, en rehaussant la limite d'acidité volatile permettant au vin de rester légalement commercialisable.
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