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VITICULTURE
15.06.2022

Flavescence dorée : la Commission européenne et la France abandonnent le vignoble

La consultation lancée par la Commission européenne sur le projet de modification du règlement de la lutte contre la flavescence dorée, maladie de la vigne, se clôt ce mercredi 15 juin. Ce projet distingue la stratégie de lutte selon les territoires, l'historique et l'importance des foyers en créant deux types de zones : des zones à objectif d'éradication de la maladie et des zones à objectif d'enrayement, où la flavescence dorée ne serait plus « éradicable ». Les zones d'enrayement seront constituées d'une zone infestée et d'une zone tampon d'au moins 2,5 km. La Confédération paysanne, parfaitement consciente du réel danger réel de la flavescence dorée pour les vignobles, est opposée à la publication de ce règlement.

Dans les zones à enrayement, les mesures de luttes seront réduites principalement à de l'arrachage et du traitement insecticide. La prospection n'y sera plus obligatoire. Or, c'est notamment grâce à une prospection exhaustive et fréquente qu'une réaction rapide par un arrachage avant le début de saison est possible.

Par ailleurs une zone tampon d'au moins 2,5 km ne protégera en aucun cas le reste du territoire si la zone infestée n'est pas correctement suivie. L'infestation s'étendra sur la zone tampon et les frontières entre les territoires s'effaceront petit à petit. Enfin, ce règlement est très contradictoire avec la stratégie Farm to Fork, qui vise une baisse de l'utilisation des pesticides de 50% d'ici à 2030.

S'empêcher de maintenir d'autres moyens de lutte que l'arrachage et les traitements insecticides, c'est s'assurer de l'accélération d'un cercle vicieux favorisant la sur-utilisation de pesticides, au détriment de la santé des populations.

La Commission européenne organise un affaiblissement des mesures de luttes, signant la fin d'une organisation collective, homogène et encadrée par l'État de la lutte contre cette maladie. La Commission européenne, avec l'aval des États membres, dont la France, s'empêche de revenir à une situation saine et abandonne les territoires viticoles et les vigneron·nes.

En réponse, l'État français nous renvoie à la possibilité d'organiser une lutte entre professionnels au sein des zones à enrayement. Nous y sommes opposés car cela risque de créer des inégalités importantes entre les vignobles « riches » et ceux à moindre valeur ajoutée.

A contrario, nous demandons le maintien d'une gestion encadrée par l'État, collective et renforcée de la maladie, quel que soit le niveau d'infestation de la zone, soit pour éviter de faire entrer la maladie dans les territoires sains, soit pour la contenir au maximum, éviter sa propagation et limiter ses impacts. Cela passe par l'encouragement de divers outils : arrachages systématiques de friches, prospection collective sur l'ensemble du vignoble tous les ans, meilleur ciblage des zones à traiter, soutien aux pratiques de développement de la biodiversité dans les vignobles et enfin obligation du traitement à l'eau chaude. Cette généralisation permettrait d'assurer un renforcement immédiat de la lutte par la plantation de plants sains.

Signez le manifeste pour la généralisation du traitement de la vigne à l'eau chaude

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