Mercosur : la Confédération paysanne invite les Présidents Lula et Macron à venir rencontrer les paysan·nes sur leur ferme

Nous fustigeons le double jeu du Président Macron tout au long de ces négociations et son attachement à l'idéologie du libre-échange comme le prouve son veto pour préserver le CETA malgré les positions de la Convention Citoyenne pour le Climat et le vote de rejet du Sénat.
De son côté, la Commission européenne intensifie son lobbying pour obtenir la signature du Mercosur*, malgré l'opposition massive des paysan·nes en France et en Europe.
Ainsi, le Commissaire européen à l'agriculture, Christophe Hansen, vient d'annoncer qu'il se rendra au Brésil en octobre « accompagné d'une délégation commerciale du secteur agroalimentaire européen ». Objectif de cette visite : faciliter les exportations de produits agricoles européens vers le Brésil et renforcer leur présence sur ce marché, dans la perspective d'une éventuelle entrée en vigueur de l'accord commercial UE*-Mercosur*. Les représentants d'entreprises à « fort potentiel d'exportation » peuvent postuler pour participer au voyage jusqu'au 7 juillet. Il est clair que ce ne sont pas les éleveur·euses qui feront partie du voyage !
En réponse, la Confédération paysanne vient d'adresser une invitation officielle au Président Lula pour qu'il vienne rencontrer les paysan·nes français·es sur leur ferme. Non, l'accord UE*-Mercosur* n'est pas « la meilleure réponse que nos régions puissent apporter face au contexte incertain créé par le retour de l'unilatéralisme et du protectionnisme tarifaire », comme le prétend le Président brésilien. Nous lui proposons de venir comprendre la réalité du terrain, entendre la voix des paysan-nes notamment celles des éleveur·euses qui rejettent en bloc ce traité de libre-échange. Cette invitation s'applique aussi à notre président Emmanuel Macron et au Commissaire Européen à l'Agriculture qui semblent déjà avoir oublié les colères paysannes.
Avec toutes les organisations engagées dans ce combat contre les accords de libre-échange, dont le collectif Stop Mercosur*, nous refusons que ce débat crucial continue d'être ainsi confisqué sur le dos des principaux·ales concerné·es au profit des multinationales de l'agro-industrie. Dans la lignée de notre engagement historique sur ce sujet, nous sommes prêts à nous mobiliser de nouveau fortement.